Annette Sergent-Petit : « Les Frances de cross, c’est la fête de la course à pied ! »

 Jeudi, 11h30. Fraîchement rentrée du Danemark, où elle portait sa casquette IAAF, Annette Sergent-Petit enfile sa tenue de consultante running FFA pour un colloque à l’INSEP. Entre deux RER, la double championne du Monde de la discipline prend quelques minutes pour se projeter vers les championnats de France de cross-country. Celle qui est aujourd’hui coach de la section loisirs de l’Athlé Calade Val de Saône sera bien entendu de la fête ce week-end à Plouay…

>> Dimanche, la petite commune de Plouay (Morbihan) va accueillir plusieurs milliers d’athlètes et de spectateurs à l’occasion des championnats de France de cross-country… Connaissez-vous déjà ce terrain ?
Non, je n’y suis encore jamais allée. J’ai vu le parcours en vidéo, le site est champêtre, vallonné… Vraiment dans l’esprit cross. Il risque d’y avoir pas mal de boue, ce qui va rendre le parcours encore plus difficile. Ça va niveler les allures et les capacités. Musculairement, l’effort ne sera pas le même. Il va falloir faire preuve de tactique…

>> Cette année encore, vous serez aux premières loges pour suivre les différentes courses…
J’aime beaucoup cette compétition, j’essaie d’être là tous les ans. Ça me rappelle plein de bons souvenirs. Les France de cross, c’est la fête de la course à pied ! Il y a des coureurs de tout âge, de tout niveau… En plus, la Bretagne c’est une terre de cross, je pense qu’il y aura énormément de supporters.

>> Vous revenez d’un court déplacement au Danemark, pour le compte de l’IAAF. Quel était l’objet de ce voyage ?
Je suis allée superviser le parcours des prochains championnats du Monde de cross. On m’a demandé mon avis sur le tracé en tant que membre de la commission cross-country de l’IAAF, et ancienne coureuse. Ce sera un cross très très dur, avec beaucoup de virages, très peu de récupération. Peut être un peu le même profil que Plouay, mais en encore plus valonné.

« Le cross est en déclin, surtout en Europe »

>> Quel est votre rôle au sein de la commission cross-country de l’IAAF ?
Je suis entrée au comité il y a six ans, avec l’objectif de promouvoir la discipline. Le cross est en déclin, surtout en Europe, il a perdu pas mal de coureurs. Avant, tout le monde faisait du cross, c’était vu comme un moyen de préparation. Aujourd’hui, c’est un passage que l’on zappe de plus en plus souvent, c’est dommage. On milite actuellement pour faire entrer la discipline aux jeux olympiques, d’hiver ou d’été. Il y aura du cross-country aux JO de la Jeunesse cet été à Buenos Aires, c’est déjà une première victoire.

>> Que représente le cross-country pour vous ?
J’aime les valeurs de cette discipline. Le cross, ça permet de développer les capacités physiques, mais aussi mentales. Il faut se battre, quelque soit les conditions. C’est un très bon exercice. Un bon moyen de préparer les coureurs de demi-fond. En plus, c’est une course d’équipe, un grand rassemblement… A l’inverse de la piste.

Coach à l’ACVS, consultante pour la Fédération Française, membre de l’IAAF…

>> Au cours de votre riche carrière (2 titres mondiaux en cross, 21 titres de championnes de France, 32 sélections en équipe de France…), y a-t-il des parcours, des championnats qui vous ont particulièrement marqué ?
J’ai plein de bons souvenirs en cross. Je me rappelle par exemple mon premier titre de championne de France, sur la base de loisirs de Créteil. On avait couru sous le soleil, sur un parcours sec… Pas vraiment l’idée que l’on se fait d’un cross. A l’inverse, je me souviens du cross de Castres, un championnat de France aussi. On nous avait annoncé un parcours roulant, mais il a plu des trombes les jours d’avant et le jour même. C’était un vrai bourbier. Mentalement, il fallait être très fort.

>> Aujourd’hui, à quoi ressemble votre quotidien ?
J’habite du côté de Neuville, au Nord de Lyon. Je suis coach de la section loisirs de l’Athlé Calade Val de Saône, et j’encadre la marche nordique. J’entraîne aussi les jeunes, plutôt sur le sprint, selon les besoins du club. En parallèle, je jongle avec mes missions pour l’IAAF, et celles pour la Fédération Française, puisque je suis également consultante running.

Jessica Bissay

(crédit photos : FFA/Lepape-info/Stadion)