Championnats de France masters – L’année de tous les records pour Gresi’Athlé

Plus de 700 athlètes participaient ce week-end aux championnats de France masters en salle, organisés à Liévin. Une petite trentaine de clubs auristes avaient fait le déplacement. Si la plupart étaient représentés par une poignée d’athlètes, une structure s’est distinguée par son nombre d’engagés : le jeune club de Grési Athlé, créé en 2015, est arrivé dans le Nord avec une délégation forte de 16 athlètes… Un record ! De quoi faire de Philippe Perez un président/athlète comblé… 

« Il y a deux ans nous étions 8, et nous avions obtenu une médaille. Cette année nous étions 16, et nous repartons avec 10 médailles… C’est historique ! » Le président Philippe Perez ne boude pas son plaisir lorsqu’on lui demande de faire le bilan des championnats de France masters en salle. Un bilan qui reflète la politique que le club isérois prône depuis sa création en 2015. « Nous avons un groupe masters à part entière, au même titre qu’un groupe jeunes, piste, loisirs… Cela fait partie de notre projet sportif ».

Au cœur du Grésivaudan, le club de Grési Athlé a vu le jour en 2015, un an après la création de la piste d’athlétisme de Villard Bonnot. « J’étais licencié à la section d’Echirolles de l’EA Grenoble, mais j’habitais dans le Gresivaudan. Une fois la piste construite, on m’a contacté pour monter un club d’athlé sur le secteur. Je me suis entouré d’amis, d’anciens athlètes, et on s’est lancé ». Depuis, la progression est fulgurante. « On compte désormais plus de 200 adhérents. Avant, il n’y avait pas de club entre Grenoble et Pontcharra, c’était un manque ! Donc on a tout de suite senti une réelle demande, un besoin. »

Pas de médaille à Liévin, mais la médaille de bronze de la FFA pour le président…

Le groupe masters participe pleinement à cette dynamique. « On s’entraîne deux fois par semaine, avec les seniors. On pratique des épreuves diverses, mais on sent une vraie émulation, chaque saison il y a un réel engouement pour les championnats de France ». Et en matière d’entraînement, ces athlètes pour la plupart avertis ont trouvé leur équilibre. « On a un référent, Vincent Lafranceschina, (lui-même engagé au triple-saut et en longueur ce week-end, ndlr), et après chacun apporte son expérience, selon ses connaissances. »

Et le président est bien placé pour en parler puisque lui-même était engagé au 3000m et au lancer du poids ce week-end… Mais on ne s’attardera pas sur la question. « Mes perfs ? On ne va pas en parler (rires). Il faut dire que je n’ai pas vraiment eu le temps de m’entraîner. Moi, j’ai reçu des mains de Marcel Ferrari la médaille de bronze de la FFA lors de l’AG du comité d’Isère, ça vaut toutes les médailles à mes yeux. »

« Beaucoup de clubs ne jouent pas le jeu… C’est dommage »

Grâce à cette émulation, certains athlètes qui se pensaient à la retraite se prennent à rechausser les pointes… Et le phénomène semble contagieux. « Cette année, Bernadette Martin s’est licenciée chez nous, elle encadre les plus jeunes. C’est une ancienne internationale qui a participé aux JO de 1972 dans le relais 4x400m. Aujourd’hui elle a 67 ans, elle est revenue sur la piste pour accompagner ses petits-enfants, et nous on aimerait la ramener à la compétition… Elle commence à y penser sérieusement ! »

S’il est fier de constater que son club était l’un des plus représentés ce week-end, le président se veut lucide. « Il faut relativiser, beaucoup de clubs ne jouent pas le jeu. Sans doute parce qu’ils ont d’autres objectifs, et préfèrent miser sur l’élite ou les jeunes plutôt que sur les masters. Je trouve cela dommage. C’est sûr qu’un déplacement comme celui de ce week-end, ça a un coût. Notre club le prend en charge à 80%, c’est un choix fort. Beaucoup d’athlètes doivent tout payer de leur poche. »

« Un bel exemple pour les plus jeunes »

Et l’Isérois tient à défendre cette catégorie qui manque trop souvent, injustement à ses yeux, de crédibilité. « Ça peut faire sourire certains quand on voit le niveau des perfs, mais c’est remarquable d’arriver à le faire à un certain âge. Cela représente un bel exemple pour les plus jeunes, une source de motivation ». Et de rappeler : « Tout le monde ne repart pas des France masters avec une médaille. Même lorsqu’il y a très peu d’engagés sur une épreuve, on ne peut monter sur le podium que si on atteint un certain niveau de perfs. C’est ce qu’on appelle le « minima médailles ». C’est un challenge stimulant pour nous. »

À Gresi’Athlé, où le mélange des générations est inscrit dans l’ADN du club, les masters ont bien souvent plusieurs casquettes. Ces athlètes qui se côtoient sur le stade chaque semaine partagent aussi un fort sens de l’engagement : « la moitié du groupe masters fait partie du bureau du club. On est une grande famille, on est solidaire à l’entraînement, et également en dehors. On partage plus que la performance, c’est important mais il n’y a pas que ça. On ventile cet état d’esprit à tout le club ».

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Jessica Bissay (crédit photos : Grési’Athé)