Les Auristes de l’ombre – Geneviève Lefoulon, l’une des madames « Logica »

Quelque soit la saison, quelque soit le lieu, quelque soit le niveau de la compétition, Geneviève Lefoulon est au rendez-vous. Licenciée au Clermont Athlé, elle est juge fédéral logica/secrétariat depuis une quinzaine d’années, et s’investit sans compter pour permettre aux athlètes de vivre leur passion…

Elle arrive au stade avant tout le monde, repart après tout le monde. Et pourtant, souvent les athlètes ne la voient même pas. Geneviève Lefoulon fait partie de ces officiels de l’ombre : elle est juge fédéral logica/secrétariat. Concrètement ? En amont, c’est à elle qu’incombe la préparation des séries pour les courses et les concours. En aval, elle est chargée d’enregistrer tous les résultats sur la base de la Fédération Française. En fait, c’est simple : « s’il n’y a pas de logica, il n’y a pas de compétition ». Alors forcément, les sollicitations sont multiples. « Nous ne sommes pas nombreux à ce poste, donc je suis sur les terrains quasiment tous les week-ends… Je suis presque mariée avec l’athlé », plaisante la Clermontoise, qui s’est prise au jeu il y a une quinzaine d’années. « Je faisais de l’athlé quand j’étais petite, puis mes enfants s’y sont mis. Je les ai suivis sur les compétitions et souvent il manquait des bénévoles, surtout au secrétariat, donc je me suis investie… Je venais de divorcer, j’avais besoin d’un nouveau défi. »

Comptable au comité olympique et sportif du Puy de Dôme, cette passionnée a plus d’une corde à son arc. « Je suis également juge régional marche et lancers. Je possède mon diplôme d’entraîneur 2ème degré moins de 12 et moins de 16 ans, mais malheureusement pour l’instant je n’ai pas le temps d’encadrer un groupe. » Et comme si ce n’était pas assez, elle est également secrétaire générale du comité du Puy de Dôme et dispense des formations logica. « Je ne suis pas du genre à faire les choses à moitié », résume t’elle en plaisantant. « J’aime donner de mon temps, mener des projets, rencontrer les gens, améliorer les choses… »

« Comme on est en première ligne, il faut parfois déployer beaucoup de diplomatie « 

Licenciée à Clermont Athlé depuis son retour en Métropole il y a cinq ans, l’ancienne demi-fondeuse du club de Saint-Denis de la Réunion sait qu’elle n’a pas choisi le plus simple des postes. « C’est assez spécifique, il faut bien connaître l’informatique », reconnaît Geneviève. Au delà du côté technique, le plus complexe à négocier reste le contact humain. « On se prend souvent des engueulades, notamment de la part des entraîneurs. Il faut pouvoir encaisser, accepter les doléances souvent formulées sur un ton agressif. Comme on est en première ligne, parfois c’est compliqué à gérer. » Mais il en faudrait plus pour démotiver la bénévole : « Il y a des choses plus graves dans la vie, on passe au dessus. Et puis certaines personnes sont reconnaissantes, nous remercient, ça fait toujours plaisir… »

Chaque week-end, elle vit les compétitions de l’intérieur : « Le plus stressant, c’est quand on se retrouve seule pour faire toutes les modifications une fois que les athlètes sont confirmés. On a trente minutes de pression avant le début des épreuves. Si on traîne, on met tout le monde en retard. Ce n’est pas facile… mais c’est quelque chose que j’adore en fait (rires). Comme une dose d’adrénaline dont j’ai besoin. »

Etre au plus près de la piste grâce aux évolutions techniques…

Au fil des années, elle a emmagasiné les souvenirs. « Quand je rentre des records, c’est toujours impressionnant. Je me dis « tiens, je suis en train de noter quelque chose d’historique ». C’est arrivé dernièrement lors du All Star Perche par exemple, c’était une joie. Un de mes meilleurs souvenirs. Et puis forcément je me rappelle des compétitions où j’enregistrais les résultats de ma fille, qui a été vice-championne de France à la perche en 2015. J’avais un pincement particulier… »

Désormais, elle espère que les évolutions technologiques lui permettront d’être de plus en plus proche du terrain. « Cet hiver lors des nationaux en salle, j’étais installée sur la piste. Je rentrais les résultats du concours de poids en direct, sur une tablette. C’était sympa je me suis sentie plus dans l’ambiance. » 

A 60 ans, elle a trouvé son équilibre à ce poste « clé, mais ingrat » : « Je ne me verrai pas avec une autre fonction ». Et c’est tant mieux pour l’athlétisme régional…

Jessica Bissay