L’interview décalée de… Joris Chapon (Coquelicot 42, saut en hauteur)

Gêné par divers pépins physiques, le sauteur en hauteur Joris Chapon n’a pu s’exprimer pleinement l’été dernier. Désormais installé à Toulouse, où il suit des études de biochimie, il a rejoint le groupe « Track Déca ». Il est entraîné par l’ancien Stéphanois Romain Vernede, et par le décathlète Rémi Magro. Resté fidèle aux couleurs du Coquelicot 42, le Ligérien va s’aligner sur les épreuves combinées cet hiver, avec déjà l’été prochain en ligne de mire. 

> Pourquoi et comment es-tu arrivé à l’athlé ?
J’ai toujours été très actif, je ne tiens jamais en place. Après un cycle de saut en hauteur en 5ème, où j’avais pris beaucoup de plaisir et où je me suis découvert des qualités de saut, et après un cycle d’endurance qui m’avait permis de me défouler et de libérer mon trop-plein d’énergie, j’ai voulu aller plus loin et voir ce dont j’étais capable. Je me suis donc dirigé vers le Coquelicot 42 pour ma rentrée en classe de 4ème. Et depuis je ne me suis toujours pas lassé de ce sport.


> Ton meilleur souvenir en athlé ?
Ce sont les championnats de France d’épreuves combinées en salle de 2012. Je faisais des épreuves  combinées en guise de préparation physique, sans avoir de réels objectifs si ce n’est de faire les  compétitions à fond et de prendre du plaisir sur d’autres épreuves. Après une première journée complètement folle avec un concours de poids totalement raté, un concours de perche où je bats mon record en passant la barre en rouleau ventral, puis une deuxième journée tout aussi folle pendant laquelle je bats mon record sur les haies et en hauteur avec 2m15, je finis 4ème et décroche ma première sélection en équipe de France. Je ne m’imaginais pas du tout être un jour en équipe de France, qui plus est en épreuves combinées. Cette surprise reste mon meilleur souvenir.

> Ton pire souvenir ?
Je n’ai pas beaucoup de mauvais souvenirs en athlétisme mais celui qui me laisse le plus d’amertume est ma sélection aux championnats d’Europe juniors à Rieti en 2013. Lors des qualifications, je passe au premier essai 2m08 mais les juges diront qu’ils n’ont pas toisé la barre, alors qu’ils m’avaient appelé. Ils toisent donc la barre – et ne la bougent pas – ce qui signifie que j’avais bel et bien passé 2m08 au premier essai. Mais ils n’ont pas voulu me le valider. J’ai donc dû ressauter et passer une seconde fois 2m08, mais cette fois au troisième essai ce qui me classa 13ème et premier non pris pour la finale.  C’était un moment compliqué car cela ne dépendait pas de moi mais d’une erreur des juges qui n’ont pas voulu revenir sur leur décision.

> Ton plus grand rêve ?
Sans hésiter devenir champion olympique.
> Un geste de superstition avant une compèt ?
Aucun je ne suis pas très superstitieux.
> Pourquoi avoir choisi cette discipline ?
Avant tout parce que j’adore la sensation de légèreté que cela procure, et ensuite parce que j’avais quelques qualités de rebonds qui m’ont permis de facilement m’exprimer.
> Une discipline de l’athlé que tu aimerais bien essayer ?
Je dirais le 400m Haies. Ceci dit vu mes qualités de sprint je ne pense pas faire un bon résultat…
> Une discipline de l’athlé que tu ne voudrais vraiment pas essayer ?
La marche ! Je ne suis pas très endurant, ajouté à ça la dimension technique de la marche je pense que ça serait une belle boucherie.
> Si tu n’avais pas fais de l’athlé, quel sport aurais tu aimé pratiquer ?
Le rugby est un sport qui m’intéresse beaucoup et j’aurais aimé le pratiquer mais il faut être réaliste, mon gabarit de crevette ne m’aurait pas permis d’être très efficace. Et puis je trouve le moyen de me blesser souvent à l’athlé, qui n’est pas un sport de contact, alors je n’imagine même pas au rugby ce que ça aurait donné.
> Comment définirais-tu ton club ?
Je pense que le meilleur adjectif pour définir le Coquelicot 42 est historique. En 2019 il aura 100 ans, avec en point d’orgue l’organisation des championnats de France élite pour fêter cet anniversaire. C’est un club plein d’histoire qui a su traverser les âges.
> Quelque chose que tu n’as jamais osé dire à ton coach ?
Merci de m’avoir botté le cul quand il le fallait et de m’avoir sorti de ma zone de confort.
> Un message pour tes partenaires d’entraînement ?
Un grand merci à eux de m’avoir accueilli et intégré comme ils l’ont fait dans le groupe « Track Déca » et bonne chance à tout le monde pour cette saison.

PORTRAIT CHINOIS

Si tu étais,
Un animal… Un oiseau
Une couleur… Le bleu
Un plat… Un gratin de pommes de terre avec des cotes de porc
Une boisson… Sirop de menthe
Un lieu… Une salle de cinéma
Un défaut… Têtu
Une qualité… Curiosité
Un film ou une série TV… Retour vers le futur
Une musique… Stuck In The Middle With You – Stealers Wheel (du film réservoir dogs)
Un sport (autre que l’athlé)… Le basket
Un personnage célèbre (passé ou actuel)… Alexandre Astier
Un métier… Professeur
Un superpouvoir… Voler
Une devise… Il n’y a que les perfs en compétition qui comptent
Un monument… Le stade de France
Un élément… L’air
Une invention… L’avion
Un objet… Un vinyle

Pour en revenir à l’athlé, si tu étais,
Une épreuve de l’athlé… pas très original mais la hauteur
Un(e) athlète… Jonathan Edwards
Une personne de ton club… Yann Celi
Une séance type… Une séance de sauts qui s’éternise pendant des heures
Une compétition… Les interclubs
Un objet/élément présent sur un stade… Un javelot

TOI ET TA SAISON
> A quoi ressemble ta semaine d’entraînement ?
Entre 5 et 7 séances par semaine, dont une séance de musculation, une séance de saut en hauteur, une de perche et de longueur, et puis beaucoup de courses et quelques bondissements.
> Comment s’est passée ta dernière saison estivale ?
Remplie de frustration car j’ai eu plusieurs petites blessures qui m’ont empêché de pouvoir me lâcher complètement sur les concours.
> Quels sont tes projets pour cet hiver ?
Je ne prépare pas particulièrement la hauteur cet hiver, je reviens plutôt à un mode de fonctionnement que j’avais en junior. C’est-à-dire en faisant des épreuves combinées l’hiver pour me faire plaisir sur des épreuves comme la longueur et la perche et ainsi avoir une préparation physique plus générale et pouvoir, je l’espère, m’exprimer au mieux cet été.

Jessica Bissay (Crédit photos : Le Progrès/FFA/Coquelicot 42)