Emblématique directeur technique du Décines Meyzieu Athlétisme, entraîneur demi-fond au CNRE de Lyon, Bastien Perraux s’investit sans compter pour ses athlètes, son club, sa discipline. Avec une énergie et une passion tellement naturelles qu’elles semblent inépuisables…
Il y a des choses qui ne s’expliquent pas.
Pourquoi Bastien Perraux a-t-il si vite attrapé le virus de l’athlé, lui le fils de non-sportif ? Pourquoi a-t-il très tôt choisi de quitter ses pointes pour prendre un chrono, alors qu’il avait un niveau national sur 3000m steeple ? Pourquoi a-t-il fait de l’athlé son premier et unique métier dès sa sortie de Staps ? Pourquoi passe-t-il ses journées, ses soirées, ses week-ends sur les stades avec ce plaisir intact ? Autant de questions auxquelles… il ne répondra pas ! « Je ne me suis jamais posé ces questions. Ça m’a toujours paru comme une évidence. J’ai ça dans le sang, je ne sais pas pourquoi en fait ! »
Une cinquantaine d’athlètes, deux créneaux d’entraînement tous les soirs…
Pour Bastien Perraux, les week-ends sans compétition se comptent sur les doigts d’une main… « J’en fais environ 50 par an. Dès que je peux, j’essaie de suivre mes athlètes ». Et ils sont nombreux : une cinquantaine de demi-fondeurs, dont une trentaine qui sont d’excellents niveaux, composent aujourd’hui son groupe. Alors forcément, cela demande une certaine organisation. « Je dédouble tous les créneaux d’entraînement : chaque soir il y a deux séances, à 16h30, puis à 18h30 ». Si la majeure partie des athlètes qui suivent ses plans sont licenciés au DMA, une dizaine sont restés rattachés à leur club d’origine. « Ça ne pose aucun problème, c’est la vocation du CNRE. »
Un investissement récompensé par une impressionnante évolution. « En 2005, nous étions 130 licenciés. Aujourd’hui 430 ! » Outre son nombre, ce qui fait aujourd’hui la marque de fabrique du DMA, c’est le niveau de ses différents groupes « Cette année on a eu plus de 100 qualifiés aux différents championnats de France, sans compter le hors stade. Et une dizaine de médailles… Quand j’ai débuté, on était comme des fous quand il y avait trois qualifiés ! »
Entretenir « l’esprit club »…
Cheville ouvrière de ce projet sportif concluant, Bastien Perraux n’a pas pour autant changé ses valeurs : « j’insiste beaucoup sur tout ce qui permet de faire vivre l’esprit club : les relais, les interclubs, les manifestations… » Un esprit qui s’entretient au quotidien au stade Troussier. « On a un gros avantage, contrairement à beaucoup de clubs de cette taille, c’est que l’on s’entraîne presque tous sur le même stade, à Décines. Les benjamins peuvent côtoyer Claire, Elea… Aux interclubs, tout le monde connaît tout le monde ! »
« Un costume sur mesure, mais avec une dynamique collective »
Chaque jour à l’entraînement, il accompagne des athlètes de niveau régional comme international. Des cadets comme des masters. « C’est ça qui est cool, ça créé une bonne osmose. Chaque athlète a son plan, tout est individualisé. Bien sûr ils se regroupent pour qu’ils puissent travailler ensemble. C’est compliqué, mais intéressant : un costume sur mesure, mais avec une dynamique collective. »
Alors quand on lui demande comment il voit son avenir : « ah mais j’espère qu’à 70 ans ce sera toujours pareil ! Je serai sur un stade entouré d’athlètes ! Certains aiment bien changer, moi j’aime bien approfondir les choses. »
Dans un futur beaucoup plus proche, son quotidien est amené à se rythmer encore un peu plus, puisque sa femme Claire attend un double bonheur pour fin janvier : la naissance de jumelles. « Ça sera encore plus sportif ! On a qu’une vie… Faut en profiter ! »
Jessica Bissay (crédit photos : Page Fb Décines Meyzieu Athlétisme)