Le Clermontois Ruben Gado avait validé son billet pour les championnats d’Europe de la plus belle des manières à Albi, avec un record perso et un titre de champion de France élite… à deux jours du début de la compétition, retour…
Pour valider un tel total, il a ponctué son week-end de plusieurs records personnels : au poids, en longueur, au 110m haies et au 1500m. Il a égalé son meilleur chrono sur 100m et s’en est approché sur 400m. Une belle perf’ d’ensemble, entachée par un petit faux pas à la hauteur. « C’est ma principale déception. Ça faisait longtemps que je n’avais pas sauté aussi bas (1m91, ndlr). Techniquement, j’ai coincé, je manquais de repères et de sensations. » Mais le jeune Réunionnais a rapidement rebondi. « Je n’ai pas bloqué là-dessus, je savais que ce n’était pas terminé, et surtout je me suis pris au jeu de la course pour le titre, alors qu’au départ je n’y pensais pas forcément ».
Un dernier stage de préparation à Montpellier…
À Berlin, il pourra s’appuyer sur l’expérience engrangée cet hiver lors des championnats du Monde indoor à Birmingham, où il s’était classé septième de l’heptathlon avec 5927 points. « J’étais un peu déçu de mon total, mais c’était mon premier grand championnat, ça va me servir pour Berlin ».
En attendant début août, le Réunionnais s’est remis au travail : « on repart sur un petit cycle d’entraînement pour remettre le corps en forme, et travailler techniquement ce qui manque. Puis fin juillet je participe à un stage avec l’équipe de France d’épreuves combinées, à Montpellier ».
Août à Berlin… Noël à la Réunion ?
Si cet éloignement est forcément parfois difficile à vivre, Ruben Gado ne regrette pas ses choix : « Je suis arrivé à Clermont en 2011, pour l’athlé. J’ai voulu me donner l’occasion d’aller jusqu’au bout. »
Pourquoi Clermont ? Pour… la chaleur du stadium Jean Pellez ! « J’ai hésité avec Montpellier, mais le fait de pouvoir s’entraîner au chaud l’hiver m’a fait pencher vers Clermont (rires). Et puis j’ai tout de suite accroché avec mon entraîneur, Aurélien Préteseille. »
Dans le Puy de Dôme, il a trouvé son équilibre. « J’ai passé un DUT maintenance industrielle, puis j’ai basculé en staps. Là, je passe en L3. Les Auvergnats sont cool, il y a la nature à côté, ça me rappelle chez moi. Bien sûr je suis attaché à mon île, elle me manque, mais je sais pourquoi je suis ici alors je continue de bosser ».
Jessica Bissay (crédit photos : FFA)