Nicolas-Marie DARU, de l’ombre à la lumière

Militaire de carrière, Nicolas-Marie Daru (AL Echirolles) a vécu 15 ans d’opérations extérieures. En 2021, il a été nommé moniteur, ce qui lui a permis de s’entraîner comme il le voulait, sous la houlette de son entraîneur Jérémie Ghibaudo.

A 35 ans, il vient d’effacer de 22 centièmes, le record de Ligue du 3000m steeple en 8’18″45 à Monaco, 1 seconde et demie derrière Bedrani. Ce record était détenu par détenu par Alexis Phelut, lui-même retardé par un vilain covid. Malheureusement, il n’aura pas fait partie du voyage pour les mondiaux de Budapest.

Retour sur un profil sportif atypique.

Nicolas, comment organisez-vous votre vie professionnelle et l’entraînement ?

Depuis le 13 novembre 2023 je bénéficie d’un détachement total de mon poste à Fontainebleau, je suis donc rentré à Grenoble et peux me préparer de façon optimale sans avoir à faire face aux contraintes professionnelles et plus encore aux contraintes du métier de militaire.

Ceci me permet et me permettra de me préparer avec mon entraineur Jérémie Ghibaudo au sein du groupe de l’A.L. Échirolles et de pouvoir partir en stage lorsque cela est nécessaire.

Aujourd’hui à 35 ans, vous préparez les JO de Paris, mais comment voyez-vous la suite après cet évènement majeur ?

Je n’ai pas encore totalement réfléchi à la suite, j’essaie de prendre une chose après l’autre. Pour l’instant mon esprit est vraiment concentré sur les JO de Paris et sur le chemin qu’il reste à parcourir pour y aller. 

Éventuellement Tokyo 2025 peut être un dernier beau challenge sur steeple et ensuite je verrais si mes jambes et ma tête ont encore envie pour peut être passer sur marathon, car je n’oublie pas que j’ai déjà 35 ans et que je n’ai pas la jeunesse éternelle malheureusement.

Votre passé en OPEX est-il un atout dans votre carrière d’athlète de haut-niveau ?

Bien entendu, tout ce que j’ai vécu dans ma vie personnelle et professionnelle fait de moi l’homme et l’athlète que je suis aujourd’hui. 

Je pense que ces années, loin du haut niveau mais avec une exigence quotidienne peut-être aussi élevée, ont développé ce goût de l’effort et la résilience qui me permet de ne rien lâcher à l’entrainement comme en compétition.

Ce que j’ai pu vivre en OPEX et plus largement à l’armée me permet aussi de relativiser lors des échecs, en n’oubliant pas qu’il y a pire dans la vie que de rater une course ou de se blesser.

Jean-Jacques Behm / Grégory Duval

Crédit Photo : Photomsport