Arbitrage athlétisme – Un nouvel élan pour la formation des officiels

Des vidéos pédagogiques, des espaces d’entraînement, de la documentation… Sur le site arbitrage-athletisme.fr, tout a été pensé pour rendre la formation des officiels plus interactive. Derrière cet outil, six jeunes Auvergnats bien décidés à revaloriser l’image des juges, et à faire évoluer les techniques de formation. Parmi eux, Benjamin Ribéron, membre fondateur de l’association, qui s’investit sans compter pour ce projet qui le passionne… 

>> Comment est née ce concept ?
Je suis licencié au RC Vichy. Au départ j’étais athlète, mais très vite j’ai compris que c’était comme juge que je me faisais le plus plaisir. Je suis devenu juge fédéral des départs. En parallèle, jai pris l’option sport au bac. Quand j’ai passé l’oral, la prof m’a posé des questions techniques, et m’a demandé comment j’avais fais pour comprendre certains points assez spécifiques. Je me suis rendu compte qu’il n’existait pas de support ludiques et pédagogiques pour former les officiels. Et là je me suis dis qu’avec des vidéos, ce serait plus clair et plus attractif.

>> Quels sont, selon vous, les atouts de votre formule ?
Les formations traditionnelles sont assez contraignantes. Il faut se déplacer, parfois loin, être dispo le jour J. Et le format n’est pas très motivant, notamment pour les jeunes. Notre projet a pour but de supprimer certaines contraintes. On suit la formation depuis chez soi, quand on a le temps. Et on tient à ce qu’elle soit 100% gratuite.

Quatre formations de niveau régional complètes

>> Depuis combien de temps travaillez vous sur ce projet ?
Nous avons monté notre association il y a un an, et en septembre, on a déposé la marque « Arbitrage Athlétisme ». Nous étions quatre au départ, maintenant nous sommes six. Tout le monde n’est pas dans le milieu de l’athlé, chacun apporte ses compétences. On s’applique. On ne travaille pas tout seul dans notre coin, parce qu’on sait que c’est un sujet sensible, qu’on peut vite faire des erreurs d’interprétation. Alors on demande l’avis de juges expérimentés comme Nicolas Doumeng, Daniel Josien… 

>> Après un an d’existence, où en êtes vous dans vos travaux ?
Actuellement, nous avons quatre formations de niveau régional complètes : départs, lancers, courses et sauts. Chaque thème se compose de 7 à 10 vidéos. Toutes sont filmées au stadium Jean Pellez, à Clermont. Elles abordent un point spécifique, un peu comme un chapitre, et durent en moyenne 3 à 5 minutes. Chaque vidéo est couplée avec une fiche récapitulative. Il y a aussi un espace d’entraînement, en cours de finalisation, avec des vidéos, des QCM, des exercices…

Bientôt en test sur la zone « Loire et Volcans »

>> Quel rôle joue la ligue AURA à vos côtés ?
La ligue AURA est notre partenaire fondateur, elle nous soutient depuis le départ. Nous avons signé une convention pour expérimenter nos formations sur la zone Loire et Volcans cette année. Nous allons proposer aux personnes qui s’inscrivent à la formation traditionnelle de suivre également nos vidéos. Les volontaires nous feront des retours, et cela nous permettra de corriger nos erreurs, peut être d’améliorer la clarté de certains points… Bref, de faire évoluer notre outil.

>> Comment voyez-vous la suite de votre développement ?
Nous espérons sortir la version finale l’an prochain, et la proposer à l’ensemble des comités de la Ligue AURA. L’objectif est d’être présent sur tout le territoire national d’ici deux ans. Pour l’instant, nous sommes les seuls en France à proposer ce type d’outil.

>> A terme, votre système pourrait-il remplacer complètement les formations traditionnelles ?
Pour l’instant, ce n’est pas le cas, parce qu’on ne peut pas répondre aux questions des participants. Mais cela pourrait se compenser lors de la pratique, les stagiaires poseraient plus de questions aux officiels qui les encadrent pour éclaircir les points qu’ils n’auraient pas compris. Par ailleurs, cette méthode implique vraiment que les participants jouent le jeu et s’entraînent de façon autonome dans l’espace prévu pour.

« Valoriser le travail des bénévoles pour trouver plus de juges »

>> Outre la formation, quel est le deuxième objectif de votre association ?
Nous souhaitons valoriser le travail des officiels et des bénévoles. Il faut passer par là pour trouver plus de juges. On va tenir un stand sur les compétitions hivernales, on proposera des quizzs et des animations interactives sur la place de l’officiel. Au début, les gens sont étonnés de voir des jeunes qui se passionnent pour le règlement. Certains sont peut être sceptiques, mais quand ils regardent nos vidéos, ils comprennent vite qu’ils peuvent nous prendre au sérieux (rires).

>> Et dans votre quoditien ? On imagine que ce projet/cette passion occupe de plus en plus de place…
C’est vrai, ça prend énormément de temps, j’y passe au moins deux heures par jour, en parallèle de mes études en IUT génie industriel et maintenance. Il faut connaître le règlement, filmer, monter.. C’est un gros investissement. 

Jessica Bissay (crédit photos : Arbitrage Athlétisme)