Championnats de France élite – L’heure de la confirmation pour Prisca Duvernay (ESL)

 Si elle a déjà atteint le niveau de performance requis pour les championnats d’Europe, en franchissant 1m90 lors du meeting de Nantes, Prisca Duvernay sait que la route de Glasgow passe par Miramas. Une bonne perf’ ce week-end lors des championnats de France élite en salle lui permettrait de consolider sa place en équipe de France… 

« Tant que mon nom n’est pas sorti, je suis prudente ». Elle a beau avoir réalisé les minima lors du meeting de Nantes le 26 janvier dernier, Prisca Duvernay (ESL) reste mesurée… Il faut dire qu’elle a déjà été échaudée par le passé, alors aujourd’hui elle sait que sa sélection pour les championnats d’Europe de Glasgow ne sera officielle que lorsqu’elle sera entérinée par la FFA. Ce devrait être le 19 février prochain. Pour mettre toutes les chances de son côté, elle a encore une carte à jouer, ce week-end lors des championnats de France élite en salle, organisés à Miramas. « Si je fais un podium, et surtout si je gagne, là je pourrais me dire que la sélection est quasiment acquise ».

En franchissant pour la première fois à Nantes cette barre des 1m90, la protégée de Daniel Aligne a franchi un sacré cap, améliorant au passage le record de la ligue AuRA, jusque-là propriété de Nathalie Lefebvre  (AS Aix). « J’étais super contente. C’est une belle récompense, qui arrive assez tôt dans la saison. Je sentais que j’avais cette hauteur dans les jambes, je l’avais déjà tentée deux fois… C’est une première étape que je voulais franchir ».

De zéro à cinq entraînements par semaine…

Cette première étape valide un changement de rythme de vie opéré à l’automne. Infirmière à l’hôpital HFME (femmes/mères/enfants) de Bron, elle bénéficie depuis quelques mois d’un aménagement d’horaires : terminé les nuits, le rythme des 12h. « Désormais je travaille 7h par jour, du lundi au vendredi, je peux m’entraîner tous les jours. C’est royal ».

Elle qui ne dépassait pas trois entraînements par semaine « et encore, parfois c’était zéro », est donc désormais à cinq. Alors physiquement il faut encaisser… Mais ce n’est rien à côté de la fatigue engendrée par le travail en décalé. « Je m’entraîne beaucoup plus mais je suis beaucoup moins fatiguée,  j’ai un bien meilleur rythme de vie. Je n’ai jamais connu ça ! »
Désormais, la Lyonnaise se donne à 200% pour son projet, et qu’importent les sacrifices. « Bon, par contre entre le boulot et l’entraînement, je n’ai rien le temps de faire d’autre en semaine (rires) ».

« Je ne me sens pas sur un piédestal »

Un investissement qui paye. Elle est la première Française à frapper à la porte d’un grand championnat international depuis… Mélanie Skotnik (RP : 1m97), il y a six ans.
Pas de quoi lui faire perdre le sens des réalités. « J’ai reçu beaucoup de félicitations, c’est très sympa. Mais je ne me sens pas du tout sur un piédestal, j’ai passé cette barre symbolique, ok, mais les autres filles ne sont pas loin derrière. C’est un cap, mais absolument pas une source de pression ! Je reste la même : j’ai envie de progresser encore, pour moi, pour mon chéri, pour mon entraîneur, pour mon employeur qui m’a permis cet aménagement. »

Jessica Bissay (crédit photos : Le Progrès/FFA-KMSP/Stadion Athlé)

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