Petit à petit, Clémentine Geoffray trace son chemin. Cinquième (4ème Se) du trail de sélection à Buis les Baronnies en avril, troisième des Frances de trail court et quatrième des Frances de montagne en 2018, elle honorera sa deuxième sélection en équipe de France lors des championnats du Monde de trail le 8 juin au Portugal, aux côtés de six autres Auristes…
Si elle est arrivée « sur le tard » dans le monde de l’athlétisme, Clémentine Geoffray a toujours baigné dans celui du sport. Plus jeune, elle a passé des heures dans un kayak, pagaie à la main. Elle est d’ailleurs partie à Toulouse, pour intégrer le pôle France tout en poursuivant ses études en sciences politiques. Elle a porté à plusieurs reprises le maillot de l’équipe de France, en slalom et en descente.
Mais peu à peu, elle s’est mise à regarder au delà de la rivière. « J’ai toujours aimé la course, la montagne. En U23 je n’ai pas été retenue en équipe de France, ça a été une grosse déception, j’ai eu besoin de changement ».
Rapidement, elle mord à l’hameçon… Comme elle s’entraîne alors seule, forcément elle commet des erreurs. « Je faisais cinq à six entraînements par semaine, mais mon corps n’était pas habitué. Au début, j’ai eu pas mal de blessures ». Elle prend une licence dans le club de sa commune, Ambérieu Marathon, et progresse sans faire de bruit…Jusqu’à remporter les championnats de France de trail court chez les espoirs en 2015 et 2016. « Cette année-là, Fred Bousseau est venu me voir à l’arrivée pour me proposer d’intégrer son team. C’est grâce à lui que j’ai rencontré Julien Rançon, qui est devenu mon entraîneur ».
« Mon premier partenaire d’entraînement, c’est mon chien »
Dès lors, elle franchit un cap. « J’ai intégré le team Buff Hoka Les Saisies. Il y a une dizaine de jeunes qui font du trail. D’ailleurs maintenant je suis la plus vieille (rires). On a une structure sympa, du matériel, une bonne cohésion. C’est chouette ». Et elle suit à distance les plans de Julien Rançon. « C’est mon premier véritable entraîneur, avant je n’avais jamais eu de plan. Ça fait trois ans qu’on travaille ensemble. On ne peut pas se voir souvent, mais on fonctionne bien comme ça ! »
Installée aujourd’hui près du Bourget du Lac, elle a signé au club de Chambéry Go For It Running. Mais c’est le plus souvent en solo qu’elle s’entraîne. « Mon premier partenaire d’entraînement, c’est mon chien, il est affûté (rires) ! »
En transition professionnelle…
Depuis Buis les Baronnies, la Savoyarde est retournée au charbon. « Je ne ferai pas de compétition avant le Portugal. J’ai hésité, mais je préfère privilégier un gros bloc d’entraînement. Mon objectif, c’est les Mondiaux, je m’y tiens ! » Pour sa deuxième sélection en bleu, elle tentera de faire aussi bien que lors la première, l’an dernier à l’occasion des championnats d’Europe de course en montagne, qui s’étaient soldés par un titre en équipe. Mais ce sera sur un format bien différent (43.5km)… Et c’est presque tant mieux. « J’adore la montagne, mais je pense que j’ai plus de capacités sur les formats longs. J’allonge l’entraînement depuis début février, et mon corps récupère bien, il s’est habitué ».
En parallèle, elle boucle sa troisième année de staps, avec en ligne de mire le concours lui permettant de devenir prof de sport… A moins qu’elle ne change d’avis d’ici là. « On va dire que je suis dans une transition. Si je réussis le concours il faudra sans doute que je parte travailler quelques années en Ile de France au début, et ça me refroidit un peu. Avec mon compagnon, on vient d’acheter une maison, on a un projet de chambres d’hôtes. J’hésite un peu… » Alors comme à son habitude, l’athlète de 25 ans va prendre le temps de la réflexion…
Jessica Bissay
(crédit photos : YM Quemener/FFA)
>> Les Auristes sélectionnés pour les championnats du Monde :
– Adeline Roche (Ca du Roannais)
– Aurélien Dunand-Pallaz (Méribel Sport Montagne – forfait) remplacé par Emmanuel Meyssat (AC Tassin)
– Nicolas Martin (EA Grenoble)
– Ludovic Pommeret (CAB Bellegardien)
– Julien Rancon (EA Grenoble)
>> Voir la sélection complète sur le site de la FFA