Dans le Rhône, l’AS Caluire Athlétisme décline l’athlé en vidéo

Après les athlètes, leurs entraîneurs, nous avons voulu voir comment les clubs traversaient cette période  bien particulière. D’ordinaire si actifs, ils se retrouvent tous en pause pour une durée encore indéterminée. Nouvelle étape dans le Rhône, où l’AS Caluire Athlétisme aurait dû donner le coup d’envoi de la saison estivale avec sa soirée 1000m, le vendredi 17 avril.  A défaut, le club n’a pas tardé à s’adapter aux nouvelles contraintes, en proposant régulièrement des contenus en vidéo. Clément Lhopital, salarié du club en chômage partiel, découvre une autre façon de coacher…

>> Comment l’AS Caluire s’est elle adaptée organisée face à cette situation inédite ?
Nos deux stages de printemps ont été annulés : celui des benjamins/minimes à domicile, celui des plus grands à Évian. Notre soirée 1000m, qui aurait dû ouvrir le challenge des meetings vendredi 17 avril, a elle aussi été annulée… pour la première fois en plus de 40 ans d’existence ! Je suis en chômage partiel, tout comme Nicolas Maguet, le second salarié du club qui est à temps partiel. On fait des réunions sur Skype entre entraîneurs pour préparer la rentrée. On évoque plusieurs scénarios, on va attendre de voir les recommandations. Et on essaie de conserver le lien, notamment par les réseaux sociaux, c’est important.

Stage de Pâques en vidéo pour les benjamins/minimes

>> En terme d’entraînement, qu’avez-vous pu mettre en place pour proposer une certaine continuité ?
Chaque compétiteur a son plan, adapté aux conditions, avec des exercices qui demandent peu de place et des séances de courses dans le respect des règles. Dès le lundi avant le confinement, on a tourné beaucoup de vidéos, des exercices de ppg, de technique… Ce qui nous permet d’avoir pas mal de contenu visuel à proposer. En retour, les athlètes se filment et envoient à leur coach.
Depuis l’annonce de la prolongation du confinement, il faut reconnaître que l’axe a changé. Au début, on sentait l’envie de maintenir son niveau dans un souci de performances. Maintenant, comme le retour à la compétition est flou, certains ont décroché. Et pour les autres, les entraînements sont plus axés plaisir, bien-être et entretien plutôt que performance.

>> Et pour les plus jeunes, comment continuer à les accompagner ?
Pour les plus petits, on envoie un défi athlé par semaine, avec des exercices type kid athlé, que les enfants connaissent. On a fait par exemple des sauts en croix, du travail de haies, du tir de précision, de la marche athlétique… Les parents nous font des retours en vidéo, et on partage toutes les vidéos par mail. Comme ça, les jeunes peuvent se voir pratiquer. Lors de la première semaine des vacances de Pâques, où on aurait dû être en stage, on a fait un vrai faux programme de stage pour les benjamins/minimes, avec des activités tous les jours. On sent que les parents sont contents d’avoir du lien, et puis ça fait du bien aux enfants, ça les change.

La continuité des prestations dans les écoles et les entreprises en suspens

>> Quels vont être les impacts pour le club ?
Financièrement, on va malheureusement faire beaucoup d’économies puisque plusieurs organisations qui coûtent de l’argent au club ont été annulées : les stages, les interclubs, les déplacements aux compétitions… Par contre nos prestations extérieures dans les écoles et dans les entreprises sont en stand-by, on ne sait pas quand elles vont reprendre ni même si elles vont reprendre. On est dans l’incertitude ; On peut s’attendre à tout la saison prochaine : on ne sait pas ce qu’on aura le droit de faire, on ne sait pas si les entreprises auront encore le budget pour ces activités… Bref on n’a aucune info, et comme il s’agit d’un revenu fixe pour le club, c’est préoccupant !

>> Comment envisagez vous la reprise ?
On a échafaudé plusieurs scénarios, on attend les directives. Elles vont être liées à celles de l’éducation nationale je pense. Nous ne sommes pas prêts de retrouver des conditions normales, ça c’est sûr, mais fonctionner en conditions réduites, ce n’est pas gagné non plus… Ça me paraît compliqué de faire des séances d’athlé à cinq, chez les petits notamment. Pour l’instant, on est opérationnel jusqu’au 11 mai. Ensuite, on espère pouvoir être plus présents physiquement, mais on ne sait pas encore comment. S’il n’y a vraiment aucune compétition jusqu’en juillet, on aimerait organiser une compétition interne, une sorte de Kid Athlé avec des ateliers ouverts à tous, et un repas pour finir la journée… Mais ça représente pas mal de monde, on ne sait pas si ce sera autorisé. Alors on s’adaptera : si on peut on fera un gros rassemblement avec 200 personnes, et si on est limité tant pis on fera plusieurs rendez-vous de 50 personnes !

Jessica Bissay

(crédit photos : AS Caluire)