Après plusieurs années de galère, Elea Mariama Diarra poursuit sa reconstruction. Si cette saison a été difficile pour la licenciée du DMA, sa persévérance a été récompensée de belle manière, avec une sélection aux championnats d’Europe et aux JO de Rio, au sein du collectif 4x400m.
Dès lors, elle a commencé sa course contre la montre. « La rééducation a été très dure. Même si on s’en doute on ne peut jamais imaginer à quel point ça va être compliqué. Il a fallu que je m’accroche tout l’hiver, j’ai pris de grosses claques lors des premières séances sur la piste. » Mais à force de persévérance, le travail a payé. « J’ai commencé à retrouver des sensations au retour des beaux jours, en stage. » Mieux, la spécialiste du tour de piste a découvert de nouvelles sensations. « J’avais l’impression d’avoir perdu mes pieds tellement ça me faisait bizarre de ne plus avoir de douleur au tendon. Je m’étais déjà fait opérer en 2008, parce que depuis 2007 je souffre de tendinites à répétition. »
A Rio, elle espère disputer « au moins les séries ». Les voyants sont en tout cas au vert puisqu’elle a amélioré son record personnel lors de sa dernière course, le 23 juillet à Bruxelles (52 »23). Et c’est déjà une belle source de satisfaction en cette année olympique. « C’est une saison avec beaucoup de stress et de pression pour tout le monde, sans doute un peu plus pour moi. Bizarrement, c’est l’année où j’ai le plus douté. Je sais qu’il faut faire confiance à son coach et à son staff médical, mais je n’arrêtais pas de me poser des questions, alors que je n’avais aucune douleur. »
Pour mettre toutes les chances de son côté, la protégée de Grégory Duval a choisi de vivre « comme une sportive pro » depuis février : « Je termine mon master en école de commerce, spécialisation communication et stratégie des marques. J’ai décalé mon stage de fin d’études à septembre. Je n’avais que l’athlé à l’esprit. Si c’était à refaire, je ne sais pas si je m’organiserais comme ça. On fait tout pour être dans de bonnes conditions, mais ça rajoute de la pression, parce que l’on se dit que l’on n’a pas le droit d’échouer. »
Depuis ses débuts, Eléa s’entraîne sous le regard de Grégory Duval, au sein d’un groupe particulièrement étoffé. « Il y a certaines personnes que je côtoie depuis que je suis minime. Ce groupe m’apporte énormément, il y a une vraie émulation. L’athlé c’est un sport individuel, mais là on se sent soutenu. » Attachée à son cadre d’entraînement, elle l’est aussi à son club. « Je suis quelqu’un de fidèle. Je pense que c’est important d’avoir de la stabilité pour un projet à long terme. »
Un projet qu’elle construit en collaboration avec la ligue Rhône-Alpes, depuis des années. « La ligue a été l’un de mes premiers soutiens. Avec la création du groupe RAEA (Rhône-Alpes Elite Athlétisme) j’ai senti un vrai projet. Les gens sont à l’écoute, très humains. C’est rassurant il n’y a pas que le côté résultats. »
Crédit photo : (FFA) KMSP – Philippe Millereau et Stéphane Kempinaire