Jennifer Galais a vécu une riche saison 2015/2016, ponctuée par une participation aux championnats d’Europe d’Amsterdam (sur 100m et 4x100m) et aux jeux olympiques de Rio (avec le 4x100m). Loin de s’endormir sur ses lauriers, la future policière garde les pieds sur terre et s’est remise au travail, plus motivée que jamais.
>> Un petit coup d’oeil dans le rétroviseur pour commencer : que retenez-vous de la saison 2015/2016 ?
Cela faisait longtemps que je n’avais pas fait une aussi belle saison. Je crois que c’est ma meilleure depuis que j’ai débuté l’athlé. J’ai battu mon record sur 100m (11 »25), ça a été une grosse surprise parce que ce n’est pas ma distance de prédilection. Et je me suis approchée à un centième de mon record sur 200m (23″07). J’ai atteint mes deux objectifs principaux puisque je me suis qualifiée pour les championnats d’Europe sur 100m et 4x100m et surtout pour les jeux olympiques de Rio avec le relais 4x100m.
>> Après deux années de doute, vous avez donc retrouvé le collectif français, d’abord à Amsterdam lors des championnats d’Europe (demi-finaliste sur 100m, 6e en finale du 4x100m), puis à Rio (11ème avec le 4x100m). Comment avez-vous préparé et vécu ces moments-là ?
Effectivement cela faisait longtemps que je n’avais pas porté le maillot de l’équipe de France, depuis Zurich et mon faux départ sur 200m (en 2014, ndlr). Forcément, j’avais une pression particulière à Amsterdam au départ du 100m. Je suis heureuse d’avoir pu renouer avec la sélection et dissiper ce démon. Rio, c’était clairement mon objectif principal. J’espérais me qualifier en individuel sur 200m, mais j’ai pris cette place dans le relais comme une chance ! J’ai profité de chaque instant de cette saison : les jeux, les championnats d’Europe, les stages avec le collectif français… J’ai pris beaucoup de plaisir, et ça fait du bien !
>> Avec un peu de recul, que retenez-vous de vos premiers jeux olympiques ?
Il y a quand même la déception de ne pas être entrées en finale (le 4×100 a terminé 11ème, éliminé en séries ndlr). On était toutes très motivées, on avait travaillé pour… Mais ça reste une grande expérience. Je suis contente d’avoir découvert les JO par une qualification collective, je n’étais pas seule pour gérer la pression, j’ai partagé tous ces moments avec mes coéquipières. Aux JO tout est hors normes. Quand on arrive sur la piste on est surmotivé. Ce sont des sensations que je n’avais jamais connues avant !
>> Après Rio, vous avez pris un peu de vacances ?
J’ai même pris de grandes vacances (rires). J’avais besoin de souffler, c’est la première fois que je faisais une saison aussi longue. Je suis partie sereine, en ayant atteint mes objectifs. J’ai repris l’entraînement mi-septembre.
>> Dans quel état d’esprit retourne–t–on à l’entraînement après une année pareille ?
Tout ce que j’ai vécu me donne de la motivation en plus. Je me dis que si j’ai été capable de faire ça je peux faire encore mieux. Je sais que l’année post olympique ne sera pas forcément simple à gérer, le but est de rester régulière, de ne surtout pas se reposer sur ses acquis.
>> Avez–vous déjà réfléchi à votre programme de l’hiver ?
Je ferai des compétitions en salle, c’est sûr, mais le programme n’est pas encore déterminé. Je vais conserver le rythme de six entraînements par semaine, ça me convenait bien l’an dernier.
>> Et côté études, où en êtes-vous ?
Cette année je suis en prépa pour passer le concours de la police nationale. J’ai fais un master Staps en management du sport, mais j’avais l’idée de rentrer dans la police depuis quelques années. C’est une prépa par correspondance donc tout se fait à distance. Comme je suis quelqu’un de sérieux et de travailleur, même si je n’ai personne sur mon dos, cela ne me dérange pas. Je passerai le concours en avril ou mai 2017, et derrière si je suis prise j’aurai douze mois de formation en école de police. A terme, quand ma carrière sera terminée, je passerai en interne le concours pour être officier.
>> Depuis vos débuts, vous êtes restée fidèle à votre club, et à votre entraîneur. Une stabilité importante pour vous ?
C’est vrai que depuis que j’ai commencé l’athlé en 2009, j’ai toujours été à Décines, et toujours avec Grégory Duval. Je mets beaucoup de temps à faire confiance, alors maintenant que l’on se connait et que ça fonctionne bien, je ne vois pas l’utilité de changer. Je suis dans un environnement serein, et en plus j’ai un bon groupe d’entraînement.
>> Pour finir, un petit mot sur la structure RAEA (Rhône-Alpes Elite Athlétisme) mise en place par la ligue ?
Je suis vraiment reconnaissante envers la Ligue pour tout ce qu’elle fait pour moi. On a une très bonne Ligue, elle me tient à coeur, on est bien entouré. Et en plus il y a un très bon niveau… qui va encore augmenter après la fusion avec l’Auvergne !