Thomas Cardin est l’un des 17 Auristes sélectionnés pour les championnats du Monde de course en montagne, qui se déroulent le 15 novembre. À Villa La Angostura, en Argentine, il sera au départ de la course longue distance (42km, 2000m de D+). Une première expérience en équipe de France pour ce professeur des écoles de 24 ans, récent vainqueur des championnats de France de trail court.
>> Fin octobre, vous avez participé au stage organisé à La Bresse (Vosges), avec l’ensemble du collectif France. Comment s’est déroulée cette semaine de préparation ?
C’était mon premier stage en équipe de France. Pendant quelques jours, on a vécu comme des pros, c’était une opportunité unique. On charge plus, forcément, mais dans de supers conditions, le staff est très présent, on soigne la récupération, les étirements… Et puis ça permet de faire connaissance avec ses coéquipiers. Pour moi, ce stage a déclenché l’état d’esprit « compétition », ça a décuplé ma motivation.
>> À quelques jours de votre première course en bleu, quel est votre état d’esprit ?
Je suis confiant, motivé à fond. Physiquement, je me sens bien, la préparation s’est bien passée, sans accroc. Être en équipe de France, c’était un rêve de gosse. Quand j’ai commencé à courir j’avais pour modèle des gars comme Ludo Pommeret, Nico Martin, Manu Meyssat, des athlètes qui ont marqué l’histoire de l’équipe de France de trail… Et aujourd’hui je les rejoins, c’est incroyable ! Je ne cours pas seul, je cours pour la France, je vais tout donner ! La majeure partie de l’équipe arrive sur place mardi. On va avoir quelques jours sur place pour se remettre de ce voyage de plus de 24h, s’adapter aux conditions et aller repérer le parcours.
« Une vraie relation de confiance » avec Philippe Propage
>> Un deuxième rêve qui se réalise après votre premier titre de champion de France de trail court, cet été à Méribel…
Je n’en reviens toujours pas (rires). Je ne m’étais pas préparé à gagner. J’étais venu pour le podium et pour décrocher une place en sélection, mais finir premier… Non, je n’y pensais pas ! J’ai bien géré mon effort, je l’emporte en toute fin de course, suite à une défaillance de Sylvain Cachard. C’est dommage pour lui. J’ai fait une course d’attente, et j’ai été récompensé. C’était extraordinaire !
>> Depuis quand pratiquez-vous le trail ?
J’ai commencé il y a quatre ans. Plus jeune j’ai fait beaucoup de natation, puis j’ai arrêté le sport pendant les études. Je suis suivi par un coach depuis cette année seulement. Ça change beaucoup de choses. Avec Philippe Propage, on a créé une vraie relation de confiance, c’est agréable d’avoir quelqu’un à qui parler. Et puis ça me permet de me poser moins de questions, d’éviter les erreurs. Parce que ce n’est pas toujours facile de prendre du recul quand on est son propre coach.
Une sélection source de problèmes… de maths !
>> Le week-end prochain, vous serez suivi par toute une équipe de petits supporters… vos elèves !
Effectivement. Je suis professeur des écoles depuis deux ans. Cette année, j’ai une classe de CM1, à Scionzier en Haute-Savoie. Je ne savais pas comment aborder le sujet avec mes élèves, pour que ça ait un intérêt pédagogique pour eux. Donc j’ai mis du temps à leur en parler. Mais au retour du stage, je n’ai pas pu m’en empêcher je n’arrivais pas à ne pas y penser de toute façon (rires). Du coup on a étudié l’Argentine, le sport, on a fait des problèmes de mathématiques à partir de ce qu’il va m’arriver, et ils m’ont aidé à préparer ma valise…
>> Pour finir, un mot sur votre club ?
Je suis membre du Taillefer Trail Team depuis 2017. C’est aussi grâce à ce club que j’ai pu progresser. Il m’a permis de faire beaucoup de déplacements, de vivre des événements sympas ! C’est un club familial, l’un des rares tournés uniquement trail et nature. Parmi ses membres il y a des sportifs de haut niveau comme des coureurs du dimanche, on partage tous les mêmes valeurs.
Jessica Bissay
(crédit photos : Olivier Gui/Philippe Propage – KMSP – Philippe Montigny)