Dans le Cantal, Aurillac Athlétisme patiente sereinement…

  Après les athlètes, leurs entraîneurs, nous avons voulu voir comment les clubs traversaient cette période  bien particulière. D’ordinaire si actifs, ils se retrouvent tous en pause pour une durée encore indéterminée.
Première étape, dans le Cantal, où Aurillac Athlétisme commence à se faire à l’idée d’une saison blanche. Petite, mais solide, l’association ne devrait pas être trop fragilisée par les conséquences de cet arrêt forcé. Alors reste à attendre, comme tout le monde, de retrouver une activité normale… 

C’est l’un des rares départements français qui – pourvu que ça dure – ne déplore aucune victime du Covid19 à l’heure actuelle. Si le bon air du Cantal semble repousser le virus, ses habitants n’en restent pas moins concernés par ses effets collatéraux.

Comme tous les clubs français, Aurillac Athlétisme s’est mis en pause il y a maintenant plus d’un mois. « Tous les entraînements sont arrêtés depuis mi-mars. Et la piste est fermée », confirme le co-président Hervé Beaucousin. Les quelque 115 licenciés de l’association doivent donc se passer de l’accompagnement des huit coachs bénévoles que compte le club, et adapter leur pratique… S’ils le souhaitent. « On n’a pas fait de plan spécial confinement, à notre petit niveau ce n’est pas nécessaire. On a conseillé à nos athlètes de s’entretenir, de continuer d’avoir une activité physique… Après, libre à chacun de faire ce qu’il veut – ce qu’il peut – en fonction de ses conditions de confinement. »

« À Aurillac on ne pourra pas assurer d’entraînement cet été »

Début mai, les Aurillacois auraient dû se déplacer à Saint-Etienne pour participer à la grande fête des Interclubs, dans la catégorie Honneur. Un rendez-vous qui aurait lancé la saison… Mais aujourd’hui les dirigeants se demandent plutôt s’il y en aura une, de saison.

« Quand on va reprendre il faudra commencer par au moins trois semaines de prépa physique, ce sera pire qu’après la coupure estivale », appréhende Hervé Beaucousin, également entraîneur. « On nous parle de compétitions à l’automne… Mais à Aurillac on n’a aucun salarié, on ne pourra pas assurer d’entraînement cet été c’est une certitude. Tous les autres sports amateurs ont arrêté, on se demande si ça ne va pas être pareil pour nous ».

« On sait qu’il y a plus urgent que le sport en ce moment »

Alors à défaut d’une saison ordinaire, le club se verrait bien rassembler tous ses adhérents pour un rendez-vous festif d’ici l’été : « On pourrait faire une compétition juste entre nous, ou en invitant l’autre club du département (Saint-Flour). Normalement il faut trois clubs pour valider une compétition, mais peut-être qu’on pourrait avoir une dérogation, exceptionnellement. Enfin pour cela il faudrait qu’on ait accès à la piste, et ça dépendra des décisions de la mairie… Bref, c’est difficile de faire des projets en ce moment, il y a trop d’inconnues. »

En attendant, le club fait le dos rond, patiemment. « On a la chance de ne pas être en difficulté financièrement. Donc on va patienter… On se réunit par visioconférence entre dirigeants, pour faire le point et suivre les décisions. Même si le sport peut aider à passer cette période compliquée, on sait qu’il y a plus urgent en ce moment ».

Jessica Bissay (crédit photos : Aurillac Athlétisme)