Sans se prendre au sérieux, mais avec beaucoup plus de sérieux depuis qu’elle est à Lyon, Jeanne Boussard fait descendre les chronos… Au point de figurer dans le top 10 au bilan français sur 400m. De bonne augure pour l’espoir originaire des Pyrénées Orientales, qui a trouvé une deuxième famille dans le groupe de Grégory Duval…
>>Nouveau record sur 200m, nouveau record sur 400m… La saison démarre fort !
C’est vrai c’est satisfaisant ! J’ai beaucoup travaillé ces derniers mois, aujourd’hui ça paye. Sur 400m, je ne m’attendais pas à faire un tel chrono. Par contre sur 200, j’espérais un peu mieux… C’est le jeu. Maintenant, il faut garder les pieds sur terre et continuer de bosser. J’aimerai faire une finale aux championnats de France élite. Je serai aussi sur 400m aux Frances Espoirs mi-juillet… Il faut s’accrocher, la saison est longue !
>>Depuis quelques saisons, votre implication comme vos perfs vont crescendo. Quel a été le point de départ de cette belle évolution ?
Je n’ai plus la même vision de l’athlétisme depuis que j’ai rejoins le groupe de Grégory Duval. Avant, je m’entraînais sur Perpignan, mais je courrais pour le plaisir, ce n’était pas aussi sérieux. Quand j’ai su que j’allais venir à Lyon pour mes études, une coach de Perpignan m’a parlé de Grégory Duval. On s’est rencontré aux Frances à Dijon, et le feeling est passé. A Lyon, j’ai découvert des entraînements que je n’aurai jamais cru pouvoir faire. Le groupe m’apporte beaucoup et me tire vers le haut.
>> A la base, vous ne venez pas du tout du monde de l’athlé…
Non, j’ai joué pendant longtemps au tennis, à un bon niveau. J’ai notamment participé à un tournoi international réputé. Mais je me suis fais une double tendinite de l’épaule, donc je me suis tournée vers l’athlé… Et j’y suis restée.
>>Côté études, pas trop dur de combiner droit et athlé ? Ce n’est pas simple, les semaines sont chargées ! Et j’avoue que je passe plus de temps à l’athlé qu’à réviser… J’ai toujours validé mes semestres. Cette année, ça me fait bizarre parce que j’ai un rattrapage, je n’ai pas l’habitude (rires). Je n’ai pas voulu de dispense d’as
siduité, j’ai fais le choix de m’entraîner à fond, j’assume. Je ne veux pas jouer dans la facilité. Je trouve que la fac ne fait rien pour les sportifs, là-bas nous ne sommes pas considérés, on ne nous aide absolument pas à allier les deux. Il n’y a aucun avantage à être sportif de haut niveau à la fac !
>>Vous avez grandi dans les Pyrénées orientales, avant d’arriver sur Lyon en 2013. Comment s’est passée l’adaptation ?
Lyon, c’est une ville géniale, j’adore ! Et j’ai été très vite prise en main par le groupe, donc je me suis rapidement intégrée… C’est comme une petite famille, c’est rassurant. Après, c’est sûr que la mer et les Pyrénées me manquent… Ma famille habite à Port Leucate, à 5 min de la plage… J’essaie d’y aller régulièrement, mais avec les entraînements et les compétitions ce n’est pas simple.
>>Avec l’un des meilleurs chronos français sur 400m, vous pouvez commencer à lorgner sérieusement sur les grandes échéances seniors internationales… Est ce que c’est dans un coin de votre tête ?
Oula, moi je suis du genre à ne croire en rien ! D’ailleurs, on me le reproche souvent. Je cours pour battre mes records, le reste, je ne calcule pas. Je prends les opportunités étape par étape. Je veux prouver que je peux aller encore plus vite. Mon vrai objectif, c’est les championnats d’Europe espoirs l’an prochain. J’y étais l’an dernier, mais en tant que remplaçante du relais. Et comme il n’y a pas eu de série, je n’ai pas couru. C’était une belle expérience, mais qu’est ce que c’était frustrant !
>>Enfin, un mot sur le dispositif RAEA (Rhône Alpes Elite Athlétisme), mis en place par la ligue Rhône-Alpes pour accompagner les athlètes de haut niveau ?
C’est un plus pour nous. Ce dispositif m’a aidé à partir en stage au Portugal ! Et on sent que Pierre Alexandre Vial, le responsable, nous suit et est derrière nous. C’est vrai qu’il y a un sacré niveau dans la ligue, ça donne une bonne motivation.