Elle le dimanche sur la version courte, lui la veille sur le format long. Pas de jaloux dans le couple Célia Chiron/Adrien Michaud. Les deux Haut-Savoyards licenciés à Coureurs du Monde en Isère sont repartis des derniers championnats de France de trail, en septembre à Gerardmer, avec chacun une médaille de bronze… Pour la plus grande fierté de leur premier grand supporter, leur fils Mathis âgé de trois ans. Les deux trailers se sont prêtés au jeu de l’interview croisée.
>> Quelques mots pour vous présenter ?
Célia : J’ai grandi dans les Pyrénées. Après 6 ans de médecine à la fac de Toulouse je voulais changer d’air, mais rester proche des montagnes. Grenoble semblait donc la destination prédestinée. En 2012 en deuxième stage d’internat je me suis retrouvée parachutée à l’hôpital de Thonon, l’équipe était super. 10 jours avant de rentrer à Grenoble à la fin du semestre j’ai rencontré Adrien, pur Chablaisien. Puis je suis revenu tous les week-ends… Et Mathis est vite arrivé pour dynamiter nos journées (et nos nuits). Après 5 ans de navigation entre Thonon et Grenoble nous sommes définitivement posés à Thonon.
Adrien : J’ai 34 ans je suis originaire du Chablais. Je m’y sens bien, j’y suis toujours resté. J’ai réussi à rapatrier Célia ici donc tout va bien ! Je travaille aux eaux minérales d’Evian avec des horaires alternant « matin/après-midi ». Un rythme pratique pour s’entraîner, mais vite épuisant lorsqu’il faut enchaîner boulot/p’tiot/entraînement après un réveil à 4h du matin.
>> Pourquoi avoir choisi la course à pied en général, le trail en particulier ?
Célia : Après 15 ans de gym je me suis recyclée dans le triathlon (au TUC à Toulouse). Je continuais dans mon coin en arrivant en Haute-Savoie jusqu’à ce qu’un copain me propose de faire le Trail de Faverges. J’ai adoré (peut-être aussi parce que c’est là que j’ai rencontré Adrien). Puis j’ai cassé ma combinaison, alors je me suis dis que c’était le destin et je me suis concentrée sur la course à pied.
Adrien : tout comme Célia, j’ai longtemps pratiqué un autre sport, le foot, pendant 23 ans. J’ai commencé à faire quelques courses locales, de bons résultats m’ont motivé à continuer. Puis avec des copains j’ai fait mon premier trail, à Faverges. J’en ai bavé. Célia, avec qui j’avais fait le trajet aller en voiture, ne m’a pas reconnu à l’arrivée…. Beaucoup d’échecs donc, je me suis dit que je ne pouvais pas en rester là. D’autres trails avec les copains étaient prévus durant l’été, j’ai persisté et cette pratique en montagne avec de super paysages m’a définitivement conquis pour abandonner le foot et me consacrer au trail… et à Célia (lol)
> > Que dire sur votre club ? Votre coach ?
Célia et Adrien : le président Bernard Giroud est venu nous proposer d’intégrer le CMI (Coureurs du Monde en Isère) en 2014. Toujours arrangeant et passionné, il nous a souvent aidés. Que ce soit pour des plans d’entraînement ou des dérogations pour des championnats. On apprécie son travail et puis l’un comme l’autre on est fidèle, on n’a pas de raison d’aller voir ailleurs.
Célia : après quelques échecs de coaching, j’ai préféré me faire mes plans toute seule cette année, ça a plutôt bien marché. Puis j’ai rencontré Tonio (Antonio Galego) qui m’a un peu recadrée en me donnant des conseils avisés plus qu’une imposition de programme à suivre au jour le jour. Son aide pour la fin de saison a été fondamentale, d’autant que la motivation commençait à plonger, il me fallait du renouveau !
Adrien : Je n’ai pas de coach. Je m’interroge parfois sur l’intérêt d’un recours extérieur… surtout dans les périodes de mauvaises performances et de doutes.
>> Est-ce que vous faîtes vos séances ensemble ? A quoi ressemble votre semaine type en terme d’entraînements ?
Célia et Adrien : une fois par semaine environ on essaie de se faire une séance à deux. Soit une sortie longue, soit une séance de fractionné psychologiquement difficile, à deux ça passe mieux ! On fait 4 à 5 séances par semaine dont 3 spécifiques (VMA/seuil/ bosse/KV) , une séance de vélo et un jour de repos. Au cœur de la saison, le plus difficile est de jongler entre entraînement/course/récupération lorsque l’on enchaîne beaucoup les week-ends de course.
L’interview express… 
> Le plus assidu à l’entraînement ?
Les deux, je (Célia) suis la plus psychorigide sur le respect du programme avec pas mal de séances dures alors qu’ Adrien sort plus souvent mais au feeling à chaque fois.
> Le meilleur en gainage ?
Moi (Célia), Adrien ne tient pas 2 minutes de chaise !
> Celui/Celle qui oublie souvent les étirements en fin de séance ?
Ex æquo, faute au manque de temps
> Celui/Celle qui râle le plus pendant les séances ?
Moi (Célia), mais exclusivement dans les sorties tous les 2 !
> Celui/Celle qui fait attention à son équilibre alimentaire ?
Je (Célia) cuisine, Adrien s’occupe des extras, Mathis dira que c’est meilleur avec Papa…
> Celui/celle qui fait le plus attention à son look de sportif ?
On a la chance d’être habillés de la tête aux pieds par Scott alors la question ne se pose pas
> Un domaine où il/elle est meilleur(e) que vous ?
Célia : L’apéro
Adrien : Me préparer l’apéro !
> Un domaine où vous êtes meilleur(e)
qu’elle/que lui ?
Célia : L’organisation, mais ça je pense que c’est un oubli du chromosome Y.
Adrien : En conduite automobile…. aucune connotation machiste, vraiment. Mais juste un coup d’œil à sa voiture me donne raison !
> Votre meilleur souvenir (athlétique) avec elle/avec lui ?
Célia : L’arrivée de la course de sélection pour l’équipe de France à Taninges en 2016, le rêve partagé de porter le maillot bleu tous les deux !
Adrien : Une course en duo pour notre première « vraie » saison de trail : 50km aux Contamines Montjoie. Super beau et une belle expérience de partager cela ensemble du début à la fin. Je crois que cette course n’existe plus.
> Quelque chose que vous n’avez jamais osé lui dire ?
Trop pudiques pour le dire ici !
Jessica Bissay
(crédit photos : Pages Fb Célia Chiron/Adrien Michaud)