De belles performances au Meeting de Tassin

À Tassin-la-Demi-Lune, les performances de niveau national se sont comptées sur les doigts de quatre mains. Le meeting “À l’Ouest” fut le théâtre de courses et de concours d’un niveau impressionnant. Les athlètes n’étaient pas à l’ouest, eux, bien que parfois aidés par le vent. 

Les grosses performances françaises n’ont pas manqué samedi 28 et dimanche 29 mai. Jimmy Gressier s’est offert une superbe victoire lors de la coupe d’Europe de 10 000 mètres, à Pacé, et Quentin Bigot a propulsé son marteau au-delà de la mythique barre des 80 mètres lors du meeting de Forbach. Mais ce ne sont pas les seuls à avoir brillé sur les stades ce week-end. En Auvergne Rhône Alpes, le rendez-vous était donné à Tassin-la-Demi-Lune, samedi 28 mai. Le meeting “À l’Ouest” était la troisième étape du circuit des meetings de la ligue régionale. Et dès les premières épreuves de la journée, le niveau s’est avéré relevé avec des performances de niveau national. 

>> Des 200 mètres supersoniques

Les 200 mètres féminins puis masculins ouvraient le bal et ne nous ont pas déçus. Au total, 13 athlètes ont été flashés dans un chrono de niveau national. Chez les dames, elles sont quatre à avoir réalisé cette prouesse. La championne de France junior du 400 mètres en salle en 2020, Cassandra Delaunay-Belleville a été la plus rapide malgré ce plateau relevé. La licenciée de Belfort Athle s’est offert la victoire en 24’’23. Le vent favorable (+3,6) a certainement donné un bon coup de pouce à la Belfortaine. Derrière elle, la cadette de l’AS Caluire, Louise Clotaire, a également su profiter des conditions pour boucler son 200 mètres en 25’’17. La locale de l’étape, Emma Guion (Athletic Club Tassin), qui figurait dans la deuxième série (+3,5 de vent), s’est elle aussi sentie pousser des ailes et a passé la ligne en 24’’70. Katia Bonnotte (AC Miramas) est la quatrième athlète à avoir signé une performance de niveau national (25’’08). 

Chez les hommes, ils sont 9 à avoir établi un chrono de niveau national, mais comme chez les femmes, le vent a été un grand artisan de cette réussite. Malgré tout, les chronos de la finale 1 ont été homologués puisque le vent était inférieur à 2 mètres par seconde. L’anémomètre affichait +1,6. Quatre des cinq sprinteurs alignés sur cette finale ont coupé la ligne en moins de 22 secondes. Le plus rapide d’entre eux se nomme Axel Addoh. Le licencié de Lyon Athlétisme s’est offert un nouveau record personnel en 21’’24. Il devance le junior à fort potentiel de l’EA Mâcon, Sonny Gandrey. Le champion de France junior en salle du 200 mètres (en février 2022, à Nantes) continue d’abaisser sa marque de référence en réalisant 21’’57 sur le stade René Dubot de Tassin. Malgré tout, le jeune homme nous a confié être assez déçu de sa course, pendant laquelle il a “ressenti de la fatigue en sortie de virage et décéléré« . Sonny Gandrey vise une qualification aux championnats du monde juniors à Nairobi sur 400 mètres haies cet été. Abdoulaye Drame (ASUL Bron, 21’’64) et  William Bret (AFA Feyzin-Venissieux, 21’’97) ne sont pas en reste et passent eux aussi sous les 22 secondes. 

>> Les 5 000 mètres, point d’orgue du demi-fond

Un joli programme de demi-fond était proposé à Tassin. Du 800 mètres, en passant par le 2 000 et 3 000 steeple ou encore par le 3 000 mètres plat. Mais c’est sur 5 000 mètres que les plus belles performances sont apparus. L’inépuisable Fatiha Idmhand (Club Athletique du Roannais), 45 ans, a bouclé les 12 tours et demi en 17’22’’ secondes. Elle remettra son titre de championne de France sur 5 000 mètres dans sa catégorie d’âge en jeu cet été. Mais avec une forme pareille, elle aura de grandes chances de le conserver. D’autant plus qu’à Tassin elle a fait cavalière seule. Sa dauphine, Oriane Talabart (ESL-Asul Bron), termine près d’une minute trente derrière. 

Chez les hommes également, la concurrence n’a pas réussi à suivre le vainqueur. Thomas Urien (UA Sens) a largement abaissé son record personnel sur 5 000 mètres. Son ancienne marque datait de 2017 (15’12’’53). Samedi, il a fait presque une minute de mieux puisqu’il triomphe en 14’13’’83. Ce chrono lui permet également de rentrer dans l’histoire de son club en battant le record de Claude Pitou qui datait de 1976. Comme pour Fatiha Idmhand, il pourrait être amené à faire mieux durant la saison puisqu’il a couru cette course sans concurrent à son niveau. Il retient d’ailleurs du positif de cette course “je suis satisfait de la réalisation et de la maîtrise de cette allure en étant tout seul du début à la fin et malgré un sacré vent.” Thomas Urien a encore une bonne marge de progression, il nous a même avoué ne pas avoir fait de spécifique 5 000 avant cette course. 

>> Du triple saut sous le vent

Comme sur les 200 mètres, le vent aura fait des siennes. “Il y avait de grosses rafales. Pour régler les marques c’était compliqué, dès qu’on faisait une perf on ne savait pas si c’était homologué…” déplore Aurlane Tomassone. Malgré tout, la triple sauteuse de Pierre-Bénite Athlétisme s’est imposée avec seulement les deux seuls sauts qu’elle n’a pas mordu (12 mètres 23 (+1,5) puis à 12 mètres 32 (+2,2)). Suffisant, mais de peu, pour s’imposer dans le concours. Deux petits centimètres derrière elle, on retrouve Krys Vertot (Clermont Athlétisme Auvergne) qui a été portée par une belle bourrasque de vent (+4,1). Le podium est complété par l’athlète de l’ASVEL Villeurbanne, Mariama Touré (12 m 24, +2,1). 

Chez les hommes, l’espoir (2002) Jonathan Velin a mis du temps à se régler mais a ensuite remis les pendules à l’heure en s’imposant largement. “J’ai eu une très mauvaise entrée en concours avec des problèmes de marques, je me sentais loin de ma planche” confie le licencié de l’ES Montgeron. “On a réglé ça après le troisième essai. Ça m’a permis d’assurer un saut à 15 mètres et de pouvoir enfin mettre en place mon saut. J’ai donc pu finir avec 15 m 31 au dernier essai.” Les 4,1 mètres par secondes de vent relevés n’ont pas pu satisfaire entièrement le triple-sauteur car cela fausse son ranking en vue d’une qualification aux championnats de France. Malgré tout, cela “a permis à mon coach et moi de préparer les prochains meetings ». Jonathan Velin sera à retrouver lors des meetings d’Amiens, le 5 juin, de Pierre-Bénite le 11 juin et de Limoges le 15 juin. Il y visera un saut avoisinant les 16 mètres et une qualification pour les championnats de France Élite.

Le Cadet de l’ASVEL, Mathis Oussou, a également pu profiter du dieu Éole, trop généreux, pour se placer en deuxième position avec un bon à 13,34m (+2,6).

Le circuit des meetings de la Ligue Auvergne Rhône-Alpes d’athlétisme fera lui étape à Ambilly le 4 juin, avant de faire un détour par Grenoble le 8 juin lors du meeting Albert Rivet.

>> Tous les résultats ici

Martin Lhote

Photo : @ACL Tassin