L’interview confinée de… Aude Clavier (demi-fond, DMA)

 Que font les Auristes quand ils sont confinés ? Et bien en cette période délicate, ils rivalisent d’imagination pour garder la forme… et le moral ! Nous leur avons proposé une petite interview de circonstances, histoire d’entretenir le lien, malgré tout !  Aujourd’hui Aude Clavier (Décines Meyzieu Athlétisme), de retour d’un stage dans l’Arizona depuis le 19 avril et confinée avec sa famille à Aix en Provence s’est prêtée au jeu.

>> Alors, l’entraînement « #Restecheztoi« , ça donne quoi pour toi ?
Pour ma part j’ai beaucoup de chance. Je rentre de Flagstaff dans l’Arizona aux États-Unis où j’étais en stage et où aucun confinement n’était imposé. Ce stage était prévu depuis longtemps et je suis arrivée là-bas 48 heures avant l’annonce de la fermeture des frontières. À la base j’avais prévu de m’entraîner un mois en altitude puis d’aller en Californie pour participer au meeting Bryan Clay où j’aurai dû faire mon premier 5000m. Par la même occasion, après ma course je pensais rester encore quelques jours sur Los Angeles pour visiter un peu parce que c’était la première fois que je me rendais sur le sol américain. Finalement, mes plans ont dû être adaptés, je suis restée 6 semaines à Flagstaff à 2200 mètres d’altitude et je ne suis allée à Los Angeles que pour prendre l’avion pour rentrer en France. Là-bas, les conditions d’entraînement étaient super, il y avait énormément de parcours et j’ai pu accéder aux pistes les 5 premières semaines, seules les salles de muscu avaient fermé dès mon arrivée. Je suis rentrée en France le 19 avril et j’ai organisé mon entrainement dans ces nouvelles conditions pour ne pas perdre tous les bénéfices du stage.

>> Tes exos de gainage préférés ?
Je ne suis pas une grande fan de gainage et du coup je n’ai pas vraiment d’exercice préféré… La fermeture des salles de musculation m’a quand même poussé à faire plus de renforcement musculaire. J’ai pas mal de temps en ce moment alors j’essaie d’en faire entre 10 et 15 minutes tous les jours sauf le dimanche c’est jour de repos.

>> Et les étirements, maintenant plus d’excuses pour ne pas en faire tous les jours 😉 ?
Effectivement, c’est le genre de chose que je ne prends pas toujours le temps de faire ou du moins de bien faire. En stage j’ai généralement plus de temps pour me concentrer vraiment sur l’entrainement et la récupération. Du coup après chaque footing ou le soir après une séance, je peux vraiment prendre un quart d’heure consacré seulement aux étirements. Je pense que c’est le genre de petites routines que je vais essayer de garder pendant le confinement et surtout après quand un rythme normal reprendra.

« Si je n’avais pas choisi l’athlétisme j’aurai choisi la pâtisserie »

>> Qu’est-ce qui te manque le plus dans cette période particulière ?
Pour le coup, même si aucun confinement n’était imposé en Arizona tous les magasins, cafés et restaurants étaient fermés et par précaution je ne sortais que pour les entraînements. Alors même si je ne me plains pas et si je m’estime très chanceuse d’avoir pu vivre une expérience comme celle-là, je dirai que je suis déçue de ne pas avoir pu visiter les États-Unis comme j’aurais pu le faire en temps normal. Cela a vraiment été frustrant de se rendre à Los Angeles et de ne rien pouvoir découvrir alors que j’idéalisais vraiment ce moment lors de la préparation de mon voyage. Mais comme on se l’est tous dit, ce n’est que partie remise et on envisage déjà d’y retourner l’année prochaine.

>> Comment occupes-tu tes journées ?
En stage les journées passaient à une vitesse folle. Il faut dire que les entraînements biquotidiens prennent vraiment du temps. À côté de ça il me restait un peu de temps pour travailler mes cours mis en ligne par ma fac depuis le début du confinement. J’essayais aussi de prendre chaque jour des nouvelles de ma famille et de mes amis qui eux étaient confinés chez eux. Puis là-bas je vivais dans une grande maison avec d’autres athlètes français alors entre les parties de Uno interminables et les batailles de Nerf on ne risquait pas de s’ennuyer.

>> Tes petits plaisirs quotidiens ?
Aux États-Unis mes journées étaient vraiment organisées autour de l’entrainement mais avoir pu partager certaines séances avec Liv Westphal qui pour moi est une athlète vraiment inspirante a été un plaisir. Sinon depuis mon retour en France je profite de pouvoir passer du temps dans le Sud de la France avec ma famille que je ne vois pas souvent en temps normal. Je dis aussi tout le temps que si je n’avais pas choisi l’athlétisme j’aurais choisi la pâtisserie alors je crois que c’est la bonne période pour expérimenter ça.

> Qu’est-ce que tu feras en premier, quand toutes les mesures de confinement seront levées ?
Je pense que j’irai sans doute faire une séance de piste avec des barrières de steeple ! J’ai eu la chance de faire quelques séances techniques aux États-Unis avant que les pistes ne ferment mais je pense que d’ici la fin des mesures de dé-confinement les barrières m’auront bien manqué.

« A chaque annulation je prends un petit coup au moral »

>> La suite de la saison, comment tu la vois ?
Pour ce qui est de la saison estivale, je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Je dois dire que comme tout le monde je suis un peu dans le flou et à chaque annulation ou report je prends quand même un petit coup au moral. J’espère vraiment qu’il y aura une saison d’été car je ne me vois pas du tout repartir dans une préparation hivernale dès maintenant. Même si j’aime de plus en plus les distances longues, j’ai attendu toute l’année de pouvoir rechausser les pointes pour courir vite ! J’espère donc qu’il y aura des meetings et les championnats de France un peu plus tard dans la saison même si je comprends tout à fait que la priorité soit donnée à la santé et non au sport dans cette situation.

>> Une idée pour « remplacer » les interclubs et réunir tous les licenciés ?
Je pense que la situation est tellement imprévisible que rassembler physiquement les licenciés en mai semble compliqué. Par contre organiser un petit challenge à distance sur une distance qu’on a moins l’habitude de faire et qui pourrait convenir à la majorité comme le Mile serait une bonne idée. Chacun pourrait courir un Mile de son côté près de chez soi, enregistrer son temps et un classement pourrait être fait entre tous les coureurs. Cela pourrait donner un petit objectif à chacun et motiver les compétiteurs dans l’âme.

>> Un message pour tes partenaires d’entraînement/de club ?
Comme on dit « après la pluie vient le beau temps » alors même si 2020 s’annonce gris, 2021 sera une belle année sportive et il faudra être prêt !

Jessica Bissay
(Crédit photos : DMA/Aude Clavier)