Coéquipières sous le maillot de l’EA Grenoble depuis quelques mois, Tifenn Piolot-Doco (21 ans) et Johanna Geyer-Carles (22 ans) ont partagé celui de l’équipe de France dimanche lors des championnats d’Europe de cross à Samorin (Slovaquie). Respectivement 34ème et 42ème de la course espoirs (6.2 km), les deux néo-iséroises ne cachent pas leur déception… mais préfèrent retenir l’expérience et se tourner vers la saison hivernale qui débute.
>> Comment s’est passée votre course dimanche dernier en Slovaquie ?
Tifenn Piolot Doco : C’était un parcours roulant, pas à mon avantage. Moi je préfère les vrais terrains de cross avec des butes, des relances. Il faisait froid (-2°C), il y avait du vent… Bref, des conditions pas faciles. Je n’ai pas fait un super départ… En fait on peut même dire que j’ai complètement raté mon départ (rires). Pendant la course j’ai réussi à relancer, mais comme devant ça n’a jamais ralenti je n’ai pu gagner que quelques places. Avec un meilleur départ, je pense que la course aurait été complètement différente.
Johann Geyer-Carles : ça n’a pas été une super course pour moi ! Je m’y attendais un peu, j’étais blessée cet été, j’ai repris en septembre et j’ai débuté le travail spécifique tard. J’aurai aimé pouvoir batailler plus mais comme physiquement je n’étais pas bien, mentalement j’ai eu du mal à m’accrocher. A partir de la mi-course, je suis devenue spectatrice. J’ai l’impression de ne pas m’être exprimée, c’est rageant.
>> On imagine votre déception à l’arrivée…
T.P.D : Oui je suis déçue, mais ça fait partie de l’apprentissage. Ce n’est que ma deuxième sélection. Je n’ai pas encore une grosse expérience de ce niveau. Je préfère me dire que ça me permet d’apprendre.
J.G.C : Oui, je n’ai pas fait une course aboutie. Je ne m’attendais pas à faire un top 10 vues les circonstances, mais ma forme m’a déçu un peu. Après ça reste une jolie compétition, on a beaucoup partagé avec les filles, et on a vibré grâce aux garçons…
>> Un mot sur la course de votre coéquipière de club ?
T.P.D : Je sais que Johanna est déçue aussi. Elle n’a pas de regret à avoir, pour sa dernière sélection en espoirs elle a voulu tenter. Elle a bien fait, dans ce genre de course il faut y aller à l’audace.
J.G.C : Je ne l’ai même pas vu passer pendant la course ! Tifenn aurait aimé mieux, et je sais qu’elle aurait pu, mais ce n’était pas un parcours pour elle. L’an prochain, sur un circuit plus propice, je suis sûre qu’elle pourra s’amuser.
>> Vous avez un autre point commun : vous avez muté à l’EA Grenoble il y a quelques mois… Pourquoi ce changement ?
T.P.D : Ça s’est fait assez logiquement. Je suis à Sciences PO Grenoble, je m’entraîne avec Alain Bonardi depuis deux ans. Il a continué de me préparer des plans l’an dernier quand j’étais en Eramus aux Pays-Bas. Et puis à Grenoble, on a un groupe avec un super niveau, ce que je n’avais pas à Annecy, mon ancien club.
J.G.C : J’avais fait mon chemin à Fontainebleau. J’avais besoin de changer de cadre de vie. Après mes blessures je voulais me tourner vers des sports parallèles comme le vélo et le ski de fond, à Grenoble j’ai le cadre pour. J’ai rencontré Alain Ponal, ça s’est très bien passé, donc j’ai franchi le pas. Je suis encore en études sur Paris, en troisième année de podologie, du coup je fais régulièrement les allers/retours pour les cours obligatoires.
>> Comment voyez-vous la suite de votre saison hivernale ?
T.P.D : Je vais faire les cross longs, on va attaquer dès janvier ! J’ai hâte d’y être, l’hiver est ma saison préférée. On aura une belle équipe.
J.G.C : Je serai sur les cross courts. Je ne ferai pas de salle, mon principal objectif sera les France. Je vais vraiment me préparer pour ça.
Jessica Bissay
(Crédit Photo EA Grenoble / Stéphane Kempinaire FFA)