Ils ont été privés de ce qui fait le cœur de leur mission : l’organisation de compétitions. Comment les 11 comités qui composent la Ligue Auvergne Rhône-Alpes ont ils vécu cette période ? Comment se projettent ils vers la suite ? Aujourd’hui Fabrice Jonin, conseiller technique départemental du comité de la Loire, fait le point…
Depuis deux mois, le quotidien de Fabrice Jonin, le seul employé du comité de la Loire, a pris une tournure inédite. « J’ai passé beaucoup de temps à démonter tout ce que j’avais monté. Tout ce qui était prévu s’est arrêté au fur et à mesure. On a supprimé toutes les compétitions », raconte le conseiller technique, qui poursuit. « Et puis j’en ai profité pour faire des choses que je n’ai jamais le temps de faire d’habitude. Tous les records de la Loire sont à jour. J’ai fait pas mal de vidéos aussi, j’aime bien le montage. »
Il mesure dès aujourd’hui les conséquences de cet épisode : « on va avoir une baisse de licenciés cette saison, c’est certain. On perd toutes les licences de fin de saison, notamment celles des « anciens » qui reviennent pour les interclubs. Et redoute celles qui pourraient survenir à plus long terme. « Financièrement, les clubs vont s’en sortir cette année. Mais pour la suite ça pourrait être plus compliqué. Surtout pour ceux qui sont liés à des partenaires privés. »
Le challenge Loire reporté en juillet ?
À l’annonce du dé-confinement, il est tourné vers l’avenir. « On cherche la formule adéquate pour reprendre les compétitions. On aimerait reporter en juillet le challenge Loire, ouvert aux cadets et plus, que l’on avait prévu sur trois mercredis en juin. »
Parce que malgré les incertitudes, le conseiller technique départemental n’entend pas subir : « on a pris l’option d’imaginer des choses, et de les adapter au fur et à mesure. C’est sûr, c’est dur parce que quand tu fais ton boulot avec passion et enthousiasme la déception est proportionnelle. Mais on ne va pas rester coucher jusqu’à ce qu’on trouve le vaccin ! »
Si sa motivation reste intacte, c’est parce qu’il sait que celle d’une partie des athlètes ligériens l’est aussi. « Certains ont continué de s’entraîner et restent motivés. Ça représente un petit noyau, souvent les meilleurs de chaque club. J’aimerais qu’ils puissent avoir l’occasion de se mesurer. »
« Soit on ne fait rien, soit on s’adapte ! »
Pourtant bien sûr, il a conscience des difficultés : « organiser des compétitions, dans certaines disciplines ce sera compliqué évidemment. Il va y avoir des conditions pénibles. Mais c’est la situation qui est pénible. Soit on ne fait rien soit on s’adapte ». Alors il continue d’imaginer toutes les options. « Si on ne peut pas faire de compétition, on trouvera une autre formule. Je suis prêt à me déplacer dans les clubs pour faire une prise de chrono et permettre aux athlètes d’avoir leurs perfs.
Du côté des clubs, la plupart semblent également impatients d’aller de l’avant : « ils veulent recréer des liens. Avec les petits, c’est surtout dans l’optique de leur redonner goût à l’athlé pour les garder l’an prochain. Avec les grands, ils aimeraient bien reprendre l’entraînement spécifique. » Bref, dans la Loire c’est une évidence : « le dé-confinement sera synonyme de quelque chose. Quoi ? Ça va dépendre aussi de ce que décident les municipalités ».
Jessica Bissay (crédit photos : comité de la Loire)