Ils ont été privés de ce qui fait le cœur de leur mission : l’organisation de compétitions. Comment les 11 comités qui composent la Ligue Auvergne Rhône-Alpes ont ils vécu cette période ? Comment se projettent ils vers la suite ? Sylvia Grand-Clément, présidente du comité de l’Ain depuis 2017, fait le point
Un coup de frein brutal, et radical, dans une belle dynamique.
« On était en avance en terme de nombre de licenciés, on avait plein de projets en cours », raconte Sylvia Grand Clément, présidente du comité de l’Ain, avant de détailler : « on avait programmé des interventions auprès des écoles dans le cadre du projet Horizon 2024. Ça nous a pris plus d’un an pour monter ce dossier. Et puis on avait aussi un rassemblement prévu avec l’USEP, 900 élèves autour de l’athlé ».
Mais dans l’Ain comme ailleurs… « Tout s’est arrêté ». Notamment les modules de formation dans les filières d’encadrement sportif et d’officiels. Identifiés avec la ligue pour répondre aux besoins locaux, ils laissaient présager une belle réussite avec des dizaines de participants. Oublié également, le stage prévu à Montélimar pendant les vacances de Pâques, qui aurait dû rassembler une cinquantaine de participants.
L’unique salarié du comité, Mathieu Laurain, a basculé en télétravail. Pour gérer l’administratif, et pour continuer d’assurer une présence… virtuelle, à défaut de mieux : « Avec Mathieu on essaie de maintenir le lien avec nos clubs, par téléphone, par mail. »
Vers un challenge jeunes… À distance ?
Un soutien qui a pris différentes formes : « comme dans notre comité beaucoup de clubs n’ont pas de salarié, l’équipe technique départementale a préparé des séances à faire à la maison et les a partagées avec les clubs, pour les aider ».
D’autres projets sont encore en cours de conception. « On avait prévu un challenge jeunes, qui a été annulé. Du coup on travaille pour le transformer en challenge à distance. » Avec cette formule, chaque club gérerait en interne, en toute autonomie, avant de faire remonter les résultats au comité, qui se chargerait d’établir les classements départementaux. Un format inédit, qui serait accompagné d’un défi à réaliser par équipes, mais sans contact physique.
Après deux mois de confinement, la présidente se félicite de constater que le moral dans ses clubs est plutôt bon : « on a fait une réunion en visio fin avril et j’ai été agréablement surprise. Nos clubs sont optimistes, ils pensent à la reprise et anticipent leur organisation. Plusieurs parlent de faire des stages pendant les grandes vacances ».
« A la rentrée, il faudra être actif et raccrocher les licenciés »
Et tous partagent une envie commune : « on espère pouvoir reprendre au moins les entraînements avant la coupure d’été. On va attendre de voir si la saison des plus grands est reportée en septembre, mais dans tous les cas on aimerait proposer des animations pour les jeunes, en local. »
Tous sont également inquiets, dans le flou : « certains clubs ont peur qu’il y ait moins de renouvellement de licences. À la rentrée, il faudra être actif pour raccrocher les licenciés. On va attendre les directives fédérales mais on les aidera dans ce domaine-là ».
Inquiétudes financières pour 2021…
À cela s’ajoutent également des inquiétudes financières… partagées par le comité : « pour cette année financièrement on ne se fait pas trop de soucis, si on touche nos subventions comme c’est prévu ça ira. Et puis on ne fait rien donc on dépense moins. Mais c’est pour l’année prochaine que l’on s’inquiète. Nos subventions dépendent de nos stages, de nos formations donc forcément elles risquent de baisser. ».
Pour l’instant pas le choix, il faut accepter d’avancer au jour le jour. Entraîneur et dirigeante au Village Athlétique Bressan, Sylvia Grand Clément partage le même constat que tous les bénévoles de son comité : « ça fait un grand vide ! On se demande même comment on fait en temps normal. Au début ça fait du bien, mais très vite on a hâte de reprendre. C’est compliqué parce qu’on a peu d’infos, du coup c’est difficile de se projeter. »
Jessica Bissay (crédit photos : comité de l’Ain)