Ils ont été privés de ce qui fait le cœur de leur mission : l’organisation de compétitions. Comment les 11 comités qui composent la Ligue Auvergne Rhône-Alpes ont-ils vécu cette période ? Comment se projettent-ils vers la suite ? Aujourd’hui zoom sur le comité du Puy de Dôme avec son président Jacky Bouchard
>> Quel fonctionnement avez-vous adopté au comité pour vous adapter à cette période bien particulière ?
Christophe, notre salarié qui intervient dans les clubs et en entreprises, est en chômage partiel, puisque toutes ses activités sont à l’arrêt. On ne sait pas quand il pourra reprendre. On a entendu que de l’activité physique pourrait être prescrite sur ordonnance, notamment pour les personnes qui ont été touchées par le COVID-19… Ça pourrait être une piste de reprise d’activités si cela se confirme. Nathalie notre secrétaire est en télétravail, et en chômage partiel à 80%. Elle continue de relayer les infos aux clubs et de traiter l’administratif. Elle va rester à domicile encore un moment, on ne connaît pas la date de réouverture des installations.
>> Et personnellement, comment avez-vous traversé ces dernières semaines ?
Je fais du télétravail ! Je complète les différents dossiers, je remplis tous les questionnaires qu’on nous envoie, je réponds aux questions… C’est beaucoup d’administratif. Le lien social, le lien entre dirigeants, les compétitions, ça manque vraiment ! Je crois que tout le monde a ressenti ce vide. Même ceux qui trouvaient nos réunions parfois longues m’ont dit qu’elles leur manquaient (rires). Mais bon, on est tous dans la même situation, il faut assumer ses tâches et faire au mieux.
Le nombre de licenciés dans le Puy de Dôme sera en hausse en 2020
>> Vous êtes régulièrement en lien avec vos clubs, comment se portent-ils ?
Ils sont dans le doute, comme tout le monde en ce moment ! Certains envisagent de faire une reprise dès que possible, en petit groupe, pour garder le contact. Notamment avec les enfants. Mais comme il n’y a pas d’objectif, pas de compétition, c’est compliqué. Ils redoutent aussi une baisse des licenciés à la prochaine rentrée. Surtout que l’on ne pourra pas profiter de « l’effet JO », qui nous ramène souvent des nouveaux pratiquants. À la reprise il faudra des moyens, financiers notamment, mais aussi et surtout de la motivation pour redynamiser nos clubs.
>> Et au niveau du comité, quels risquent d’être les impacts de cette période ?
Financièrement, c’est sûr qu’avec les rentrées des entreprises en moins, ça va faire un manque. Heureusement la situation du comité est saine. En matière de licenciés, on était d’ores et déjà en hausse grâce au développement de nouveaux clubs comme celui de Saint-Georges des Ancizes. Je pense que peu de comités pourront dire ça cette année (rires). On est désormais à un peu plus de 3000 licenciés, pour 24 clubs.
Combler les déserts athlétiques
>> Comment expliquer cette progression ?
C’est le fruit de notre politique qui consiste à combler les déserts athlétiques. Depuis que j’ai pris la présidence, il y a huit ans, on essaie de motiver et de soutenir la création de nouveaux clubs comme au Mont Dore, à Ambert, à Royat et plus récemment Saint-Georges. D’autres sont en projet grâce au soutien de la Ligue et en particulier le travail d’Elisa Rieutort, chargée de développement en contrat de professionnalisation à la Ligue, mais basée à Aubière au stadium Jean Pellez.
Jessica Bissay
(crédit photos : Comité du Puy de Dôme)