Ils avaient l’habitude de passer leurs soirées au stade, ils doivent désormais se contenter des plans par mail et des conseils par téléphone… Confinement oblige, les coachs ont eux aussi dû faire preuve d’une sacrée capacité d’adaptation. Comment nos techniciens régionaux vivent t’ils cette période si particulière ? Aujourd’hui, passage en Haute-Savoie pour rencontrer Alex Fournival, président et entraîneur de demi-fond au CA Ambilly.
Il y a d’abord eu l’annulation des France de cross. Une sacrée déception pour le clan Fournival. « L’équipe juniors, championne régionale, visait le titre. Et Axel un podium en individuel ». Puis la coupure de 15 jours, de toute façon toujours prévue au terme de la saison hivernale. L’entraînement en confinement a donc commencé début avril pour la douzaine d’athlètes du groupe demi-fond entraîné par Alex Fournival. « J’entraîne aussi des benjamins/minimes, à qui j’envoie les liens des séances de la FFA, qui fait un gros boulot. Et pour les athlètes de mon groupe hors stade, je leur ai transmis une structure de plan qu’ils adaptent », précise le coach.
Pour son « noyau dur », au sein duquel figurent des coureurs de niveau national, le technicien a dû revoir ses plans. « On s’est posé, et on a fait le point. Ils avaient beaucoup de questions… Moi pas beaucoup de réponses. Il a fallu leur faire accepter l’idée d’une saison estivale blanche. Ça a été compliqué ». À défaut de pouvoir préparer l’été, la troupe s’est tournée vers l’Automne : « On voit plus loin, on s’est fixé des objectifs pour la rentrée. Sur route, et peut-être sur piste en fonction du calendrier ».
« Le groupe est très soudé, comme une famille »
Et la petite bande s’est remise au boulot. « On a reprogrammé un travail de développement foncier qu’on fait en Octobre/Novembre d’habitude. Ils font du bi-quotidien, avec une première séance de course, et une deuxième sur home trainer, ou de ppg, côtes, muscu… »
Et même à distance, l’esprit de groupe compte toujours : « Le groupe est très soudé, c’est comme une famille. Les jeunes sont tout le temps en contact, ils se lancent des défis ! L’autre jour, ils se sont réunis pour faire 100km sur home trainer : 2h45 ! Ils font leur compétition entre eux, ils en ont besoin. »
Dans ce contexte, le coach mesure sa chance : « C’est quand même plus facile de travailler en demi-fond ! En plus on a la chance d’avoir beau temps, et d’être tous entourés d’espaces.
« On prend notre mal en patience et on avance quand même »
Quant à lui, même s’il est loin du stade ses journées restent bien remplies : « Normalement je pars de chez moi à 7h15 et je rentre à 21h après l’entraînement… C’est sûr que ça change. Mais je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Je suis professeur de sciences et technologies dans un collège à Douvaine. Je passe six heures par jour avec mes élèves, puis on a des réunions entre profs, on prépare la reprise. Et je suis beaucoup sur les réseaux sociaux, on échange entre entraîneurs ».
Bref, le coach et son groupe ont trouvé leur petite routine… « On prend notre mal en patience et on avance quand même. »
Jessica Bissay (crédit photos : Alex Fournival)