CS Bourgoin-Jallieu – La formation comme ADN

Avec 20 qualifiés (de cad à sen), le CS Bourgoin Jallieu est le 7ème club de la ligue AURA en terme de représentation aux différents championnats de France piste 2019. Mais si on prend comme critère premier la formation, le club berjalien bascule alors en pole position. En effet, ces 20 athlètes qui ont représenté le CSBJ sur la scène nationale cet été ont tous été formés au club ! Quel est donc le secret de la maison berjalienne ? Qui mieux que Frédéric Randy, directeur sportif du club et Berjalien depuis 1994, pour tenter de répondre à cette question…

>> C’est presque une marque de fabrique du CS Bourgoin-Jallieu… Cette saison encore, vos différents qualifiés aux championnats de France piste ont tous pour point commun d’avoir été formés chez vous. Comment expliquer cette fidélité ?
Effectivement c’est récurrent, et c’est une grande source de satisfaction. Ça reflète bien ce que l’on ressent ici : il y a un vrai climat familial, un sentiment de fierté d’appartenir à ce club. C’est ce qu’on a essayé de nourrir ces dernières années, notamment à travers notre projet de club qui donne la priorité aux compétitions par équipe, que ce soit les interclubs, les interclubs jeunes, l’équipe athlé. 

>> Pourtant, Bourgoin-Jallieu est entouré de villes universitaires qui pourraient lui faire de l’ombre… Vos meilleurs éléments ne sont-ils pas invités/incités à muter lorsqu’ils déménagent pour leurs études supérieures ?
C’est arrivé il y a quelques années… et c’est sûr que ça a été compliqué à vivre. Mais d’un côté ça nous a montré l’importance de renforcer notre identité, d’insister sur notre côté familial. On a remis l’athlète et l’entraîneur au centre de notre projet. Chaque athlète a un entraîneur référent, selon sa spécialité. Pour ceux qui pratiquent les épreuves combinées, ils en côtoient plusieurs mais ils ont un coordinateur. Et on insiste aussi beaucoup sur la notion de travail. Même si on essaie le plus possible d’y associer le plaisir. Si on progresse chez nous, avec nos méthodes, pourquoi aller voir ailleurs ? Aujourd’hui, certains étudiants lyonnais font les allers/retours pour venir s’entraîner sur Bourgoin-Jallieu. D’autres s’entraînent avec le pôle de Grenoble, ou dans des clubs « amis » qui ne mettent pas la pression pour la mutation.

A l’école des spécialités… 

>> Chez les plus jeunes, cette politique s’est traduite par la mise en place d’un projet à destination des minimes… De quoi s’agit-il ?
Depuis quatre ans, on a créé une école des spécialités pour les minimes. Chaque soir de la semaine, il y a un entraînement d’une heure, avec des spécialités différentes. L’athlète doit venir au moins trois fois. On a fait en sorte de se calquer sur le planning des « grands » : le jour où les minimes font des haies, c’est le jour où les plus grands s’entraînent sur cette spécialité. Comme ça petit à petit les minimes peuvent rester, observer, participer… La transition est plus simple lorsqu’ils passent cadet, il n’y a plus ce côté « inconnu ». Actuellement, on a environ 90 minimes.

>> Le club est organisé autour de sections autonomes, comment fonctionnent elles ensemble ?
On a effectivement quatre sections : à Villefontaine, La Côte Saint-André/Gillonnay, Crémieu et Bourgoin-Jallieu. Chacune a son bureau, son président, ses propres séances… Ce n’est pas toujours facile à gérer : Il y a les kilomètres qui nous séparent, des personnalités de chaque côté… Mais on y arrive ! Parmi nos qualifiés aux Frances, plusieurs ont commencé dans des sections, avant de venir à Bourgoin-Jallieu en cadet. C’est valorisant de voir que la liaison a été bien faite.

« Je fais partie de cette génération qui a le CSBJ tatoué au corps »

>> Quelques chiffres : combien de salariés ? De coachs ? De licenciés au CSBJ ?
Nous sommes actuellement trois salariés. Nous travaillons essentiellement sur Bourgoin, et nous allons aussi soutenir sur Crémieu et Villefontaine. Le mercredi, des étudiants qui sont en STAPS à Grenoble et Lyon viennent nous prêter main forte pour l’entraînement des petits. Là aussi, ce sont des enfants du club qui veulent transmettre à leur tour ce qu’ils ont reçu ! Au total, il y a une trentaine de coachs. En terme de licenciés, nous sommes pour le moment environ 780. En fin de saison, on devrait monter à 850.

>> Pour finir, un mot sur votre propre parcours ?
J’ai pris ma première licence en 1994, j’étais minime. Je me suis entraîné plusieurs saisons sur Grenoble, pendant que je passais mes diplômes d’entraîneur, mais je suis toujours resté licencié à Bourgoin-Jallieu. Il y a onze ans je suis devenu le premier salarié sportif du club. Je m’éclate toujours autant, mes missions ont évolué, je ne me lasse pas ! Je fais partie de cette génération qui a le CSBJ tatoué au corps !

Jessica Bissay
En photo : L’équipe Interclubs 2019 – Brandon Vial (médaille d’argent au lancer de disque ju) – Lucille Molist (à dr) et Emilie Laurens, respectivement 3ème du 10 000m marche ju et 3ème du 5000m marche cad.

Photos : CSBJ