Eddy Leech (Annecy Haute Savoie Athlétisme) a disputé son premier 400m de la saison hivernale dimanche 17 janvier dernier à La Duchère, dans le cadre du 4ème meeting réservé aux athlètes inscrits sur listes ministérielles. Dans ce contexte si particulier, l’espoir entraîné par Franck Besse a signé son meilleur chrono en salle (48″40).
> Comment s’est passé ce 400m, dimanche après-midi à Lyon ?
J’étais dans une bonne série, avec Jordan Terrasse (Clermont AA) et Louis Vercueil (EA Grenoble), deux coureurs de 400m haies qui vont vite. Au final je fais 48″40. C’est un petit record (le précédent était de 48″42 ndlr) mais disons que ça valide notre travail. Je n’avais même pas prévu de courir un 400m en janvier, j’aurai préféré rester sur sprint mais le programme de ce meeting était réduit et il n’y avait pas de 200m donc on s’est adapté. Là on est en période d’entraînement intensif, j’espère pouvoir faire mieux par la suite.
« Moins d’excitation et de bonne pression »
> Huit jours plus tôt, vous étiez déjà sur la piste de la halle Diagana…
Oui, le week-end d’avant j’ai couru le 60m (7″26 ndlr)… compliqué (rires), et j’ai battu mon record sur 200m (22″14). J’espère pouvoir descendre bientôt sous les 22″. Il y a une compétition prévue le 31 janvier, mais elle est en suspend… On prendra les choses comme elles viennent. De toutes façons pour moi la période hivernale est plus une préparation pour l’été qu’un objectif en soi.
> Des tribunes vides, des courses avec très peu de concurrents… Comment vivez-vous ces conditions de compétition très atypiques ?
Franchement, c’est très particulier. On a plus l’impression d’être à un entraînement qu’à une compétition. D’ailleurs, c’est comme ça que mon coach Franck Besse m’a dit de prendre ces courses. C’est une occasion de se faire plaisir, de retrouver des sensations. Mais il y a quand même moins d’excitation, moins de « bonne » pression.
« J’ai peur que cette situation tue certains athlètes »
> Et en matière de préparation, quelle est votre organisation ?
À Annecy, on fait toutes les séances de courses en extérieur parce qu’on n’a pas de salle. On devait en avoir une avec une piste de 60m, mais les travaux ont pris du retard. Moi j’ai de la chance j’ai accès à la salle de muscu, pour mes collègues ce n’est pas facile. Pendant le deuxième confinement ils n’avaient pas accès au stade, là ils n’ont pas accès à la salle de muscu. Ce n’est pas qu’ils sont jaloux, ils savent que c’est une chance pour moi, mais je suis dégoûté pour eux, et ça me manque de ne pas avoir de groupe pour rigoler pendant les séances, à plusieurs on se tire vers le haut. J’ai peur que cette situation tue certains athlètes, qui vont perdre la motivation et arrêter.
> Côté études, comment se passe votre année ?
Je suis en troisième année de licence éco gestion. Tous mes cours sont en distanciels, j’essaie de suivre mais c’est compliqué de garder la motivation. Enfin il faut s’accrocher, c’est compliqué pour tout le monde… J’ai la chance d’avoir le sport qui me fait sortir de chez moi et m’aide beaucoup !
Propos recueillis par J.Bissay
(crédit photos : AHSA/Emmanuel Chapelle-Photoathle/FFA)